38ème Anniversaire de décès du colonel Mohand Oulhadj : Revisiter “Amghar”

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Le colonel Mohand Oulhadj, de son vrai nom Akli Mokrane,surnommé par ses ennemis  » le vieux renard  » pour son intelligence et  » Amghar  » (le sage) par ses amis et ses frères de combat, pour sa sagesse. Il est né le 07mars 1911 à Bouzeguène village du douar d’Akfadou dans la wilaya de Tizi-Ouzou, fils de Mohand Said, artisan forgeron, et de Habbas Fatma. Il succède au colonel Amirouche en tant que chef de Wilaya III, durant la guerre d’Algérie. Il suit ses études primaires à l’école d’Aït-Ikhlef où il se distingue parmi ses camarades et apprécié par ses enseignants pour son intelligence et sa volonté d’apprendre. Sa scolarité s’arrête au certificat d’études, qu’il obtient en1926 à Michelet (Ain-El-Hamam).

Mohand Oulhadj entre alors dans la vie active en aidant son père dans sa forge. Poussé par le besoin, il émigre en France où il travaille dans une usine. Mais son séjour en France a été de courte durée. Son amour pour les siens et la patrie l’a poussé à rentrer au pays dès 1936. Il rejoint d’abord, Setif en compagnie de ses deux cousins Ameziane et Hemiche où il mène une vie militante des plus actives au sein de la formation de Ferhat Abbas, puis en 1943, il regagne Alger, où il est employé à l’usine de Sochina (actuel Biotic), sise à Gué de Constantine en qualité de contremaître. En 1947, il regagne son village natal de Bouzeguène pour s’occuper de l’assistance judiciaire pour la défense de ses cousins, Md Ameziane et Hemiche, condamnés par le tribunal de Constantine à la peine capitale pour « atteinte à la sûreté de l’Etat », lors des massacres du 08 mai 1945. Ils ne sont libérés qu’au lendemain du cessez-le-feu. En 1948, il s’installe à Ighil Bouammas actuellement Bouzeguène, pour se consacrer au commerce matériaux de construction et produits alimentaires. Mohand Oulhadj connu, pour sa conduite exemplaire, et son intelligence, fut élu président de la Djemaâ (assemblée) d’Akfadou. Son nom et ses actions déborderont des limites de son village et sa tribu. Dès le début de l’année 1955, Mohand Oulhadj s’engagea corps et âme dans le combat libérateur, accompagné de ses trois fils, il fait don à la révolution de l’ensemble de ses biens, dont une somme de sept millions de francs, une fortune à l’époque. En représailles, sa famille sera emprisonnée et ses maisons brûlées par les forces coloniales. L’engagement sans réserve de cet homme, sa personnalité ses qualités, lui permirent de gravir rapidement les différentes étapes de la hiérarchie au sein de l’ALN. Élevé au grade de commandant, adjoint politique du colonel Amirouche dès 1957, il a suscité l’estime et le respect de tous et à tous les niveaux de la hiérarchie par son comportement et sa personnalité. L’ennemi n’est pas resté indifférent devant les capacités d’action et de mobilisation de cet homme dans le combat libérateur. Dès la fin 1958, alors qu’il se trouvait au P.C. (poste de commandement) de la Wilaya 3, chargé de l’intérim (Amirouche était en mission en wilaya 2); l’armée française a tenté de l’éliminer en utilisant le même procédé que pour Mustapha Ben Boulaid, une batterie de radio émetteur piégée qui a explosé au moment de son utilisation, entraînant la mort de trois opérateurs et le blessant gravement. Après avoir été soigné par le Dr Benabid, il s’est vu confié de nouveau en mars 1959, l’intérim de chef de Wilaya 3 par le colonel Amirouche en mission en Tunisie, en compagnie de Si El Houes qui tombèrent au champ d’honneur à djebel Thamer (Boussaâda). Fonction qu’il continuera à assumer sans interruption jusqu’à sa nomination au grade de colonel, chef de la Wilaya 3. L’intelligence militaire du colonel Mohand Oulhadj qui face au rouleau compresseur de l’opération Jumelles « véritable enfer », riposta par l’éclatement des grosses compagnies et bataillons en sections mobiles pratiquant la guérilla et recourant aux embuscades. C’est lui qui a hissé symboliquement le 05 juillet 1962, le drapeau algérien à Sidi Fredj, lieu où débarquèrent les forces coloniales françaises le 05 juillet 1830. En 1962, il remit le trésor de la Wilaya 3 contenant 6 Kg d’or 496 louis de 20 f et 17 millions à l’État. A l’Indépendance nationale, il exercera dans les rangs de l’Armée nationale populaire en qualité de commandant de la 7e région militaire de 1962 à 1964. Il fera partie du Secrétariat exécutif du Front de libération nationale et membre du Conseil de la Révolution jusqu’à son décès le 2 décembre 1972, à l’âge de 61 ans, enterré à sa demande à côté des siens dans son village natal Bouzeguène.

Islam Bessaci

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