Des chanteurs locaux crient à l'injustice

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Des artistes locaux de la chanson kabyle se sont rassemblés, jeudi dernier, aux environs de 16 h, devant l’entrée de la Maison de la culture de la ville de Bgayet où se déroulait la 3e édition du festival culturel local de la musique et de la chanson kabyles pour dénoncer ce qu’ils appellent leur « mise à l’écart » du programme des spectacles qui devaient être animés tout au long de ce festival qui s’est étalé rappelons-le, sur six jours, du 27 novembre au 02 décembre dernier.

Parmi ces chanteurs contestataires qui se sont présentés, ce jeudi 02 décembre, qui a coïncidé avec la journée de clôture de ce troisième festival, on cite Nadir Zenati, Kaci Boussaâd, Mustapha Boumaâza du groupe « Les Maghrébins », Farid Meddour, Omar Atmaoui et Salim Lakhedari avec encore d’autres chanteurs qui ne voulaient pas passer sous silence leur marginalisation des manifestations culturelles qui se produisent à Bejaia dans différentes occasions.

Le chanteur Omar Atmaoui, originaire de Timezrit, dénonce « le manque d’informations concernant les festivités et la programmation arbitraires des artistes ». Pour ces chantres plaignants, « ce sont les même chanteurs qui sont invités à chaque fois qu’il y ait des festivités » et que la sélection des chanteurs participants et leur programmation « se fait en cachette » et « en l’absence totale de concertation avec les artistes », a ajouté notre interlocuteur qui est un artiste adhérant au comité des fêtes de la ville de Bgayet.

Pour sa part, Farid Meddour qui a cinq album sur le marché et prépare un autre pour le mois de mars 2011, nous dira qu’il a pourtant donné ses cordonnées aux responsables de la programmation et a reçu une promesse d’être inscrit dans le programme des spectacles, cependant son nom ne figurait pas dans la liste des artistes sélectionnés pour animer les quelques spectacles prévus durant ce festival. De son côté le chanteur Salim Lakhedari, de la localité de Mellala, déplore le fait que « Ceux qui ont des albums et qui ont œuvré pour la chanson kabyle n’ont pas été convoqués ». « Il y a des gens qui n’ont aucune cassette, mais ils sont toujours programmés à la tête », nous indiquera, très en colère, Boumaâza du groupe « Les Maghrébins », tout en ajoutant que « Cette réaction n’est qu’un avertissement », et de promettre « de réagir d’une manière forte ». D’ailleurs, ce mouvement de protestation tend à se structurer, car ils sont en train de signer une pétition afin de saisir les responsables concernés pour mettre fin à ce que Boumaâza appelle « la destruction de la chanson kabyle ». Hier samedi, encore, ces chanteur de la chanson kabyle se sont réunis à Béjaïa pour décider de la suite à donner à leur mouvement de protestation. Joint par téléphone, l’artiste Boualem Ber nous a informés que la majorité des artistes de la vallée étaient présents hier, à cette réunion, en présence aussi de Louisa, Boudjemaa Agraw et d’autres chanteurs connus du grand public. Ils envisagent d’interpeller le wali de Bgayet, le P/APW, la direction de la culture ainsi que le directeur de la Maison de la culture de la ville de Bejaia pour dénoncer la mauvaise gestion de ce secteur. Notre interlocuteur nous dira que les chanteurs envisagent de créer une association des artistes-compositeurs et interprètes de la wilaya de Bejaia pour défendre leurs intérêts.

Il est à signaler, enfin, que quelques-unes des activités périphériques prévues en marge de ce festival n’ont pas eu lieu. Il s’agit des spectacles programmés respectivement à Souk El Tenine où il était attendu, entre autre, le chanteur Boudjemaa Agraw, et de celui prévu à Barbacha et qui devrait être animé par kamel Benahmed, Bouaakaz Mustapha, Madjid Kherbache et Mohamed Benchikh.

Boualem Slimani

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