Pour une vie décente et des services plus performants

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La commune d’Amizour, à l’instar de celles du reste du pays, est quasiment paralysée par la grève initiée par le syndicat SNAPAP, ce qui n’est pas sans engendrer des désagréments aux citoyens qui commencent à subir les conséquences de cette grève de 5 jours

En dépit du service minimum assuré par les communaux grévistes, et qui consiste à assurer la distribution d’eau potable ainsi que le ramassage d’ordures des points sensibles comme l’abattoir et l’hôpital, et la transcription des décès, le vie quotidienne commence à se détériorer du fait de la restriction des services communaux touchant plusieurs domaines.

Ainsi l’on a constaté la dégradation de l’environnement par des immondices débordantes en plusieurs endroits de quartiers et village et la fermeture des services de l’état civil laissant des usagers en expectative de faire sortir des documents y nécessaires.

Les écoliers du primaire ne sont pas épargnés puisque les cantines scolaires ont baissé rideau suite à l’adhésion totale du personnel de la commune à ce mouvement de grève.

Un mouvement dont les organisateurs à Amizour qualifient de dernier recours afin de pousser les pouvoirs publics à donner suite à leurs revendications socioprofessionnelles.

K. Larfaoui, premier responsable de la section communale SNAPAP, entouré des autres membres du bureau local et de quelques autres grévistes veille à ce que toute urgence signalée ça et là soit prise en charge par ceux en charge d’assurer le service minimum. “On ne joue pas avec les souffrances de nos citoyens,on doit répondre à leurs préoccupations urgentes, comme nous l’avons fait le premier jour de notre grève,nous avons déployé nos employés pour qu’ils rétablissent la distribution d’eau à la localité de Merdj Ouamane’’ dira en substance le délégué syndical qui trouve que les solutions sont entre les mains de leur tutelle qui doit répondre à leurs doléances dans un bref délai, seul remède à cette situation qui devient de plus en plus inconfortable pour le citoyen.

Dans le hall du siège de l’APC pris comme Q.G des grévistes, l’ambiance est à son comble. On s’échange des informations par rapport au taux de suivi de la grève à travers les municipalités du pays, ainsi que les informations données par différents journaux sur le débrayage.

Chacun fera sa propre lecture, mais l’on s’accorde à dire que le taux de suivi national qui dépasse les 80% un est un signe révélateur de la détermination des communaux à ne pas lâcher prise jusqu’à obtenir gain de cause, mais cela indique aussi que la révolte devant une situation sociale désastreuse de ces employés du service public est grande et généralisée.

Un de ces grévistes, la cinquantaine , était hors de lui, mais n’a pas manqué à cracher le morceau en avouant qu’à son âge faire la grève n’est plus un jeu juvénile, mais il reste le seul moyen pour extérioriser sa rage interne suite à l’impatiente attente de voir leur situation s’améliorer.

‘’Nous ne voulons qu’un salaire digne dans un pays qui se dit riche, je ne peux plus joindre les bouts pour subvenir aux besoins de mes six enfants avec un salaire misérable de 16000DA le mois après 22 ans de service ‘’ clame ce fonctionnaire.

Lui coupant la parole, un de ses collègues abonde dans le même sens pour dire enfin; qu’aucun employé communal n’est bien dans sa peau, car lui comme plusieurs d’entre eux sont recrutés dans le cadre d’un contrat et attendent une régularisation depuis des années qui tarde à venir, alors qu’ils accomplissent les mêmes tâches que les titulaires avec un semblant de salaire n’atteignant pas le SMIG.

Le mécontentement est général et à entendre ces employés communaux racontaient leurs miséres l’on comprend rapidement les défaillances et les insuffisances qui caractérisent nos services administratifs ou techniques.

R.B, un fonctionnaire dépassant la durée requise pour la retraite, puisqu’il a servi pendant 34 ans, ayant quatre enfants non pas à nourrir mais à marier, il perçoit actuellement un salaire mensuel de 20000DA, sans commentaire.

Les communaux grevistes d’Amizour et d’ailleurs demandent la promulgation de leur statut particulier et du régime indemnitaire, afin de voir leurs salaires revus à la hausse pour vivre dignement et continuer à servir le citoyen.

Ils restent déterminés à croiser le fer jusqu’à l’aboutissement de leurs revendications, et l’heure est à la mobilisation générale pour être présent à la marche qui se déroulera jeudi prochain dans la capitale.

Nadir Touati

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