Le SNAPAP et l’ONEC battent le pavé

Partager

Un jeudi de protestation à Béjaia. Le SNAPAP et l’ONEC mais aussi un groupement de chômeurs ont chacun, de son côté battu le pavé autour de revendications qui leurs sont propres

Le SNAPAP a organisé une importante marche de protestation avec les travailleurs de plusieurs communes de la wilaya.

L’augmentation des salaires, le relèvement des points indiciaires, la liberté syndicale, sont, entre autres les revendications avancées par des centaines de marcheurs qui s’étaient ébranlés de l’esplanade de la Maison de la culture Taos Amrouhe vers le siège de la wilaya de Béjaia. Un cortège riche en couleurs avec déploiement de dizaines de banderoles et de pancartes portant les revendications des communaux organisés au sein de ce syndicat autonome.

La procession humaine s’est ébranlée depuis la Maison de la culture Taos Amrouche jusqu’au siège de la wilaya où un imposant rassemblement a été tenu.

Les protestataires ont scandé des slogans hostiles au pouvoir, tels, « Pouvoir assassin, Attika, Ouyahia, Houkouma Irhabia », tout en agitant des pancartes sur lesquelles ont pouvait lire : « Pour un salaire digne », « Pour les libertés syndicales », « Non à des ponctions sur salaires », « Non aux intimidations et non à l’exclusion de syndicalistes », entre autres. Devant le siège de la wilaya , une déclaration du secrétariat de wilaya du SNAPAP a été lue par l’un des organisateurs de cette manifestation de rue.

S’exprimant devant une foule nombreuse, le secrétaire de wilaya du Snapap a regretté les « manœuvres d’un autre âge » du wali de Béjaia qui, selon lui, aurait instruit les maires de procéder à des ponctions sur les salaires des travailleurs communaux ayant adhéré à la consigne du Snapap du mois de février dernier en observant trois jours de grève. L’intervenant s’est ensuite interrogé : « Où va l’argent du pétrole, où va l’argent du gaz et de l’or ? » en soutenant que la rente de l’Algérie va dans les poches d’une minorité. « Il y a des responsables qui ont des salaires de 120 millions, 80 millions et de 60 millions. Et nous, nous sommes des esclaves des temps modernes avec un salaire de misère de 9000 DA » a-t-il regretté en soulignant que les communaux peuvent relever le défi et contribuer au développement de la wilaya.

Se déclarant résolus à maintenir la pression sur les pouvoirs publics jusqu’à satisfaction de leurs revendications, notamment « la promulgation de leur régime indemnitaire dans les plus brefs délais et la revalorisation de leurs salaires », les communaux ont fixé un ultimatum de quinze jours au président de la République , Abdelaziz Bouteflika, pour prendre en charge leurs doléances. Dans le cas contraire, ils menacent de prendre possession de la rue et recourir à des actions de protestation plus radicales.

La procession SNAPAP a , auparavant, croisé à hauteur du Lycée polyvalent, le cortège des enfants de Chahid ayant emprunté l’itinéraire inverse : de la wilaya vers la Maison de la culture. L’application de la loi sur le moudjahid et le Chahid constitue la principale revendication des marcheurs qui étaient en nombre assez impressionnant. Les protestataires réclament notamment l’application de l’article 25 de cette loi adopté en 1999, un article qui étend le bénéfice de certains avantages à toutes les composantes de « la famille révolutionnaire » : quota préférentiel de logements sociaux, retraite anticipée et compensée , autorisation d’importations de véhicules.

Le responsable du bureau de wilaya de Béjaia ONEC qui a remis une plateforme de revendications au wali de Béjaia, en tant que représentant du gouvernement, dénoncent des parties au pouvoir qui entravent la promotion des droits des enfants de Chahid.

De leur côté un groupe de chômeurs a stationné devant le palais de Justice en signe de soutien à Nadia Touat , la fameuse chômeuse citée à comparaître devant le Tribunal de Mostaganem.

F.A.B.

Partager