»Tout est à réviser »

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Evaluant les résultats de la tripartite, M.Louh dira que le pacte social et économique qui sera signé en septembre 2005 est le principal acquis de cette 11e tripartite et le point le plus important sur lequel le gouvernement, l’UGTA et le patronat se sont mis d’accord pour accompagner les entreprises nationales à s’intégrer dans l’économie mondiale. Ce pacte considéré par le ministre comme une alliance des trois parties se doit de relever, selon ses dires « trois grands défis que sont le développement de la production nationale dans les domaines à concurrence, l’augmentation de la productivité pour compléter les revenus pétroliers et la promotion de l’investissement ».Répondant à ceux jugeant que le gouvernement a fait passé ses intérêts au détriment des autres partenaires sociaux et économiques, le ministre a avancé qu’il ne faut pas tirer des conclusions hâtives sans aller au fond des choses et surtout des problèmes car « ce pacte existe dans plusieurs pays au monde et ses objectifs se résument au développement économique, la création de postes d’emplois et la stabilité sociale »Son contenu, a-t-il ajouté, sera débattu par les parties concernées qui doivent se concerter entre eux afin de trouver les meilleurs mécanismes de tirer profit de l’ouverture économique et d’accompagner les entreprises dans leur démarche de mise à niveau.

L’Etat n’assurera plus les allocations familialesSe prononçant sur l’obligation des employeurs à assurer les allocations familiales de leurs travailleurs et qui a soulevé l’ire des chefs d’entreprises, M.Louh indiquera que ce mode de paiement existait jusqu’en 1994 à la création de la Caisse nationale d’assurance chômage (CNAC).Il enchaînera que « l’Etat ne pourra plus continuer à supporter cette charge et si on se réfère aux chiffres de 2004, il a déboursé 41 milliards de dinars dans les allocations familiales y compris pour les travailleurs algériens employés dans des entreprises étrangères ». »Les modalités et mécanismes de paiement par les employeurs seront étudiés dans le cadre d’une commission mixte regroupant toutes les parties concernées » a ajouté M.Louh.

La suppression de l’article 87-bis sera désastreuseAbordant l’article 87 – bis relatif au SNMG dont l’UGTA a demandé la suppression et que la dernière tripartite n’a pas satisfait, le ministre a révélé que ce n’est nullement un échec mais « une décision sage prise après concertation et surtout évaluation des répercussions financières sur les entreprises publiques qui seront désastreuses. Si cet article vient à être amendé, 70% des EPE vont déclarer faillite et cela sans des effectifs importants seront victimes de compression, ce que personne ne pourra accepter ». Un groupe de travail se penche actuellement sur l’étude de cet article et les résultats qui seront connus au moment opportun prendront en considération les intérêts de chaque partie, a noté M.Louh.

Réviser la législation du travail et la sécurité socialeEn ce qui concerne la législation du travail, le ministre a affirmé qu’il a toujours plaidé pour sa révision et qu’en ce moment quatre ateliers de travail sont mobilisés au niveau de son département pour la révision de la loi 90-11 relative aux relations de travail, la loi 90-14 portant sur le droit syndical, la loi 90-02 relative à la prévention des conflits collectifs et la loi sur la main d’œuvre étrangère. Analysant la situation actuelle du secteur de la sécurité sociale, M.Louh a été très critique et a dénoncé la culture de l’absence du contrôle qui y a longtemps prévalu. Il a expliqué que pour sauvegarder la stabilité financière des organismes de la sécurité sociale, il faut que chacun sache que le remboursement des médicaments qui ne répondent pas toujours aux normes a coûté à l’Etat en 2004 près de 41 milliards de dinars. Un chiffre gonflé par l’absence des opérations de contrôle et la non-qualification des agents d’inspection surtout quand on sait que depuis1983 ces agents n’ont aucun statut et n’ont pas été assermentés.

H.Hayet

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