Affrontements entre partisans du maire et protestataires

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La protestation des non-bénéficiaires des logements sociaux s’est poursuivie hier et pour la deuxième journée consécutive, au chef-lieu de la commune d’Aïn-Hdjar, à une dizaine de kilomètres à l’ouest de la wilaya de Bouira. En effet et dès les premières heures de la matinée, les citoyens protestataires sont revenus à la charge, en fermant de nouveau le siège de la mairie, tout en empêchant les fonctionnaires de rejoindre leurs postes de travail.

Ces protestataires ont même soudé la principale porte de la mairie, et ce, après que des ouvriers municipaux ont démoli le mur de brique construit la veille par les mêmes protestataires. En plus des revendications pour l’annulation de la liste des bénéficiaires des 117 logements sociaux et l’envoi d’une commission d’enquête, les citoyens protestataires ont aussi réclamé le départ du maire d’Aïn-Hdjar, ainsi que la dissolution de l’exécutif communal, à qui on reproche « le laxisme et la passivité ».

Les manifestants ont aussi accusé le maire d’Aïn-Hdjar, d’avoir « bafoué les règles d’attribution des logements sociaux » et aussi « d’avoir favorisé des demandeurs de logement issus de son village natal et même des étrangers venus d’autres communes ». Hier matin, et lors de notre passage sur les lieux vers 9h, la tension était palpable et les protestataires campaient toujours sur leur position : «Nous ne voulons plus d’un maire qui ne sert plus ses concitoyens.

Notre P/APC, absent de son bureau depuis hier, n’est même pas venu discuter avec nous et nous expliquer comment il a attribué ces logements ! D’ailleurs, aucun responsable n’est venu à notre chevet. Malheureusement, la réalité est bien en face de nous, notre élu a agi selon ses propres lois et ses intérêts restreints et il ne s’est nullement référé aux lois de la République et aux priorités dans la distribution de ces logements !» s’est désolé l’un des citoyens que nous avions rencontré sur place.

Vers 10h de la même matinée, les contestataires ont décidé de «radicaliser» leur mouvement en procédant une nouvelle fois, au blocage de la route RN 18, au niveau de la sortie ouest du chef-lieu communal. Pour les mécontents, « il s’agit du seul moyen pour faire entendre notre voix ». Les usagers de cet important axe routier étaient donc obligés de faire un détour de plus de 40 kms via la localité d’El-Hachimia pour arriver à la ville de Bouira ou à l’autoroute Est-Ouest.

Il est important de signaler enfin, que des affrontements ont éclaté, durant la matinée d’hier, entre les protestataires et un groupe de partisans du maire qui ont essayé d’ouvrir le siège de la mairie. Des affrontements violents qui ont fait pas moins de trois blessés qui ont été évacués vers les urgences de l’hôpital d’Aïn-Bessem. Fort heureusement, ces affrontements ont cessé après l’intervention de sages de cette commune. En attendant l’intervention des pouvoirs publics, le risque de débordements majeurs est patent.

Oussama K.

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