«Ce n’est pas le pire mais beaucoup reste à faire»

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Après avoir effectué plusieurs sorties sur le terrain, la commission de l’éducation, de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle de l’APW de Tizi-Ouzou a convoqué la direction des équipements publics de la wilaya pour débattre de la situation du secteur.

Sur cela, Ahcène Dahmane, président de la commission, a déclaré: «Notre commission, interpellée par plusieurs comités de villages, d’associations de parents d’élèves et parfois de l’administration des écoles, a effectué treize visites sur le terrain. Nous avons eu à visiter plusieurs établissements et avons constaté que l’état des lieux n’est pas encourageant.

80% des établissements que nous avons visités ont un problème d’étanchéité et un manque de chauffages. Nous avons invité la direction des équipements publics et par la suite, on va prévoir une autre réunion avec la direction de l’éducation pour éclaircir la situation et décider des travaux à entreprendre pour remédier à cette fâcheuse situation.»

Actuellement, ajoutera notre interlocuteur, «nous sommes en période hivernale et la plupart des établissements attendent des travaux d’étanchéité qu’on ne peut pas effectuer dans l’immédiat. Donc, nous faisons un travail d’anticipation en interpellant les services concernés et tirer la sonnette d’alarme pour entreprendre des travaux de réparation après la saison hivernale».

Concernant les réponses et les mesures prises par la direction des équipements publics, notre interlocuteur a fait savoir : «Cette direction ne peut pas toucher l’ensemble des établissements mais il y a une enveloppe assez conséquente pour parer aux urgences, notamment dans le volet étanchéité et la chaufferie qui sera prise en charge avec les administrations des collèges et lycées et aussi la direction de l’éducation.

Nous avons, donc, insisté auprès de la direction des équipements publics pour fournir davantage d’efforts pour réunir les conditions adéquates afin d’assurer une bonne scolarité à nos enfants». À signaler également que la commission de l’éducation de l’APW avait, il y a quelques jours, proposé au directeur de l’éducation la création d’EPIC (établissement public à caractère industriel et commercial) pour la gestion des cantines scolaires au primaire et le ramassage scolaire.

Des reliquats pour réhabiliter les établissements

Par ailleurs et à propos des opérations de réhabilitation dégagées sur les reliquats des programmes de 2006 à 2012 des nouveaux programmes et groupes scolaires au niveau des pôles urbains, Mohamed Boukersi, chef de service à la direction des équipements publics, a indiqué:

«Suite aux instructions de monsieur le wali visant à utiliser les reliquats des programmes de 2006 à 2012 et afin de prendre en charge le maximum d’établissements, des fiches techniques sont établies, les cahiers des charges élaborés et les opérations pour la plupart sont en voie de réalisation, dont certaines sont même finalisées. Plusieurs lycées ont été réhabilités pour une enveloppe financière de 75 millions de dinars.

Une autre cagnotte de 50 millions de dinars de reliquats est consacrée à la réhabilitation des CEM». Notre interlocuteur parlera aussi d’un programme de réhabilitation de 2018 : «Le primaire est concerné par 48 millions de dinars, les CEM par 43 millions de dinars et les lycées par 36 millions de dinars».

Concernant les pôles urbains, M. Boukersi a fait savoir : «Tous les groupes scolaires inscrits au profit des pôles urbains sont inscrits sans cantines scolaires. Pour les nouveaux projets, on vient de nous faire notifier par sept nouveaux équipements. Il s’agit de quatre groupes scolaires, un CEM, une polyclinique et une sûreté urbaine. Au titre de 2018, l’OPGI a eu un programme de douze groupes scolaires en réalisation, cinq lycées en étude, six CEM et deux sûretés urbaines.

L’AADL a eu un programme de huit équipements au niveau des pôles urbains». Pour sa part, Mme Samia Madi, membre de la commission de l’éducation, notera : «Les cagnottes allouées sont insuffisantes pour répondre à la demande exprimée par le secteur de l’éducation. Il y a beaucoup de travail à faire dans l’ensemble des établissements des trois paliers. Certains collèges et lycées, il faut carrément les remplacer. Le CEM d’Aït Hichem, dans la commune d’Aït Yahia, est un exemple concret. Les opérations engagées sont insignifiantes.

Il faut des montants plus conséquents, notamment dans le domaine de la restauration scolaire. En effet, beaucoup de cantines ne sont ni équipées ni conformes. Il faut de véritables projets pour améliorer l’état du secteur et garantir la suprématie de la wilaya dans ce secteur névralgique».

Un autre élu a fait également remarquer que «les cagnottes allouées dans le programme de 2018 sont beaucoup moins importantes que les reliquats dégagés dans les programmes de 2006 à 2012, chose qui explique la réalité de la crise économique et de la politique d’austérité», a-t-il constaté avec en fin cette conclusion qui résume un état des lieux en souffrance : «A Tizi-Ouzou, on ne subit pas le pire mais beaucoup reste à faire dans ce secteur névralgique».

Hocine T

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