Ces syndicats qui oublient leurs rôles

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Par S. Ait Hamouda

Les syndicats UGTA, au nombre d’une vingtaine, quittent leur centrale. Au-delà de la crédibilité de l’action ou de ses auteurs qui semblent se jeter dans la vague très tardivement, cela peut être interprété comme une dissidence envers Abdelmadjid Sidi Said, le SG dudit syndicat, qu’ils suivaient les yeux fermés depuis des décennies. C’est normal, pense le commun des mortels, mais au demeurant, qui doit partir le premier quand le signal est donné ?

À mon avis, c’est le responsable qui doit faire ses adieux à sa centrale et non la base. Là il s’agit d’une incompréhension, dans le moindre des cas, et dans le pire, la méconnaissance des règles de fonctionnement du syndicalisme, car à bien réfléchir, un syndicat qui a 63 ans d’existence ne peut pas disparaître du jour au lendemain, comme s’il n’a jamais existé. C’est une insulte à Aissat Iddir, à Abdelhak Benhamouda et d’autres martyrs qui ont sacrifié leur vie pour l’Algérie.

Quoiqu’il en soit, les syndicalistes, quels que soient leur signe ou leur appellation, se doivent de consolider de concert leur combat, pour l’intérêt des travailleurs et partant préserver l’Algérie de toutes les aventures qui la menacent. Ce qui revient à dire que l’UGTA, qui est une organisation syndicale séculaire, doit se préserver plus que tout, elle est née durant la guerre de libération et ne doit en aucun cas connaître l’éclipse ou disparaître carrément du paysage des luttes pour les droits des travailleurs.

La disparition ne servira en rien ni la classe ouvrière, ni ses représentants, d’autant plus que la centrale a été de tous les combats, elle a été combattante durant la lutte pour la libération du pays, elle a été patriote durant la décennie noire et elle restera un symbole ineffable de l’Algérie et de ses travailleuses et travailleurs. Ce n’est pas en claquant la porte, avec fracas, que les choses rentreront dans l’ordre.

Ce n’est guère en élevant la voix qu’on serait, pour sûr, entendu. C’est en agissant civilement, avec discipline, que l’on pourra escompter avoir quelques subsides. En l’occurrence, la première des volontés du peuple doit être le sauvetage, la préservation du pays du chaos. Il faut que l’Algérie prime sur tout et sur tous, elle doit être l’alpha et l’oméga de tous les calculs, de toutes les considérations.

S. A. H.

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