Comment relancer le tourisme local ?

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La bibliothèque principale de lecture publique de Tizi-Ouzou a abrité, samedi dernier, une rencontre-débat sur la promotion du tourisme en Algérie, plus particulièrement dans la wilaya de Tizi-Ouzou.

L’évènement a été organisé par l’office du tourisme de la wilaya de Tizi-Ouzou. Pour l’occasion, une communication sous le thème : «La dynamique de l’activité touristique et son impact sur le développement local», a été animée par M. Seddiki, économiste et enseignant à l’université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou.

Comment faire du tourisme dans notre région et au niveau national un moteur économique de développement local ?, telle est la problématique à laquelle ont tenté de répondre les participants à cette rencontre. Lors de sa prise de parole, le président de l’office organisateur, Rabah Mehrez, a dressé un état des lieux en matière des richesses et des diversifications disponibles et des potentialités autant variées qu’innombrables existantes au niveau de la wilaya mais qui restent, selon lui, «à l’état vierge».

«Nous sommes convaincus que le tourisme peut constituer un moteur économique pour notre pays et une rente considérable après les hydrocarbures en ce sens où il peut contribuer à des rentrées conséquentes en devises et à la création de l’emploi. Ce secteur est un terrain vierge que notre office compte valoriser et fructifier en comblant le manque d’infrastructures et de sites susceptibles d’accueillir les touristes, comme les villages touristiques et les structures de base.

Notre pays recèle un patrimoine et des potentialités énormes à même de rendre ce secteur très productif», dira-t-il. Selon le président de l’OTTO, la wilaya de Tizi-Ouzou avec ses multiples offres en matière de tourisme, à l’instar des plages du long littoral mais aussi les vestiges historiques et archéologiques et les sites culturels, de loisirs et de détente dont regorge le massif du Djurdjura, peut constituer une destination de choix et de prédilection en la matière.

«La richesse sur le double plan de la faune et de la flore, qui sont à l’état naturel et sauvage, chose rare ailleurs, peut élargir le champ d’action aux échanges culturelles et autres, comme dans le cadre de la chasse touristique. Enfin, le terrain touristique chez nous est tellement vaste et potentiellement exploitable à souhait qu’une stratégie et les moyens doivent être de mise pour sa rentabilisation.

C’est ce qu’ambitionne notre office de faire en valorisant ce secteur, à commencer par la réalisation d’infrastructures en mesure d’accueillir les touristes, comme les villages touristiques, l’aménagement de terrain de camping au niveau de la montagne et des nombreuses forêts…», conclut M. Mehrez.

De son côté, le conférencier, dans une longue intervention qu’il a mené sur un ton pédagogique et mettant à profit son coup d’œil d’économiste, mettra en exergue l’ensemble des facteurs, moyens multidimensionnels et acteurs afin de pouvoir proposer un produit attractif en matière de tourisme «afin de répondre de manière performante à la demande qui ne manquerait pas d’être forte si ce secteur venait à bénéficier de toute l’attention nécessaire», dira-t-il.

Pour M. Seddiki et tout en faisant le même constat sur l’éventail très large de potentialités, «le chantier de mise en œuvre d’une politique optimale du tourisme commence par le cadre réglementaire qui doit être souple et propice à l’investissement et étant plus incitatif que coercitif et cela par l’encouragement et l’accompagnement de toutes les énergies qui s’expriment.

Ces dernières doivent évoluer dans une logique de synergie et de coordination entre les initiatives individuelles et collectives, ainsi que les divers acteurs et facteurs déterminants, aussi bien économiques, institutionnels dans les deux secteurs, privé ou étatique», préconise-t-il. Il mettra aussi l’accent sur le travail pour l’enracinement d’une culture du tourisme qui intègre les dimensions sociale, culturelle, géographique et environnementale dans une démarche globale, ou dite «approche par projet», où doit prévaloir une intersectorialité parfaitement harmonieuse.

Par ailleurs, il préconisera l’exploitation, la multiplication et la création d’évènements culturels et sportifs à même d’être exploités à des fins touristiques avec de très avantageuses retombées économiques. À ce titre, il ne manquera pas de citer les multiples manifestations culturelles au niveau de la wilaya, comme les fêtes de la poterie de Maâtkas, du bijou de Beni Yenni, du tapis d’Aït Hichem…, mais qui ne sont pas, ou peu, visitées par des touristes des autres régions du pays ou de l’étranger.

M. Seddiki rappellera, encore une fois, tout l’intérêt que doit revêtir le tourisme sur le plan économique en précisant que pour nos voisins marocains et tunisiens, ce secteur atteint jusqu’à 15% du produit intérieur brut (PIB), alors que chez nous, il ne représente que 1%.

Enfin, la rencontre a été clôturée par un débat auquel ont participé fortement les adhérents d’un club scientifique de l’université.

Rabah A.

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