De nombreux commerçants n’ont pas assuré !

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Malgré les garanties de la Direction du Commerce et faisant fi des réquisitions adressées, de nombreux commerçants n’ont pas assuré les permanences. Les rues et boulevards du chef-lieu étaient désertés avant-hier matin pour la première journée de l’Aïd El Fitr et même si certains quartiers ont connu une effervescence en début de matinée juste après la prière de l’Aïd, force est de constater que les citoyens ont préféré rester chez eux avec les températures qui ont connu des hausses assez inhabituelles.

Dans certains quartiers, des petits-déjeuners avaient été servis dès l’aube sur des tables aménagées à cet effet, comme c’était le cas au niveau de la mosquée Omar Ibn Khetab de la cité des 1.100 logements ou encore plus grandiose dans la commune d’El Hachimia où une rangée de tables sur 150 mètres avait été préparée par les riverains au quartier des 104 logements avec plus de 1570 assiettes contenant gâteaux traditionnels et autres confiseries.

Après les traditionnelles visites familiales dans les différents cimetières du chef-lieu de wilaya, l’animation s’est peu à peu estompée pour laisser place à un no man’s land. Les commerces, même ceux censés être réquisitionnés pour assurer la disponibilité des produits de première nécessité étaient quasiment tous fermés. Rares étaient les boulangeries ouvertes et qui ont, au final, été rapidement en rupture de pain. Pour les épiceries et supérettes, ce n’est qu’en fin d’après-midi que l’ouverture des échoppes a été remarquée, même si en début de matinée, quelques uns ont rapidement écoulé leurs stocks de pain.

Pour se déplacer d’un quartier à un autre, il fallait impérativement être véhiculé ou adorer marcher à pied sous les dards ardents du soleil. En effet, les transporteurs n’étaient pas au rendez-vous malgré les assurances données la veille par la direction du transport ayant affirmé avoir pris une batterie de mesures pour permettre d’assurer un service public adéquat. D’ailleurs, l’agence SNTV de l’ex gare routière était déserte, de même que la nouvelle gare routière où même les taxis étaient absents au cours de la matinée. Toutefois, les stations services de la wilaya disposaient de carburant et étaient toutes ouvertes.

Cette absence de transport n’a toutefois pas empêché le mouvement associatif de s’illustrer dans les actions caritatives comme c’était le cas au niveau de l’hôpital Mohamed Boudiaf de la ville de Bouira où plusieurs bénévoles de différentes associations ainsi que des Scouts s’affairaient pour remettre des cadeaux aux enfants hospitalisés. “Nous ne dérogeons pas à nos traditions de l’Aïd où nous venons rendre visite aux enfants malades pour leur apporter un peu de réconfort avec des jouets, des livres et essayer de le redonner le sourire”, confie Nour El Houda, une bénévole active rencontrée devant l’hôpital.

Un hôpital qui recevait les malades et le service des urgences, bien que pas trop débordé, assurait les soins aux malades. Un accompagnateur fulminait dans la salle d’attente, non pas que le malade n’avait pas été pris en charge, mais à cause d’une ordonnance pour laquelle il n’a pas trouvé de pharmacie pour se faire servir les médicaments prescrits.

« J’ai été à l’autre bout de la ville pour trouver une pharmacie ouverte, mais il n’avait pas les injections prescrites, et ailleurs les autres pharmacies sont fermées », scandait-il à l’adresse d’un infirmier qui tentait de le calmer. Son salut viendra finalement des réseaux sociaux auxquels il fera appel pour trouver son médicament et c’est un pharmacien qui est venu le lui remettre en main propre à l’hôpital : “Heureusement que les réseaux sociaux existent et qu’ils ne ferment pas pendant les fêtes”, se réjouira l’accompagnateur qui était confronté à un autre problème de transport pour rejoindre son domicile à Ain Laloui.

La chaleur qui dépassait allègrement les 35 degrés ainsi que le taux d’humidité élevé étaient autant de facteurs qui ont marqué ces deux journées de l’Aïd, même si hier matin, les commerces ainsi que les transports reprenaient peu à peu du service. Certaines lignes hors wilaya étaient assurées mais sans toutefois pouvoir satisfaire les voyageurs qui patientaient pour rejoindre leurs destinations.

Hafidh Bessaoudi

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