Des citoyens bloquent la RN24

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Les habitants de plusieurs villages de l’arrière-pays de Béjaïa ont fermé, hier, la RN24 à la circulation, pour protester contre la «prolifération de débits de boissons alcoolisées et de cabarets sur la côte Ouest».

Déjà défigurée par des centaines de constructions anarchiques, dont quelques-unes ont été érigées sur le domaine public maritime, la côte ouest béjaouie est devenue, ces dernières années, selon les protestataires, une zone de non-droit.

«Nous demandons la fermeture de tous les bars et autres lieux de débauche, implantés à Boulimat, notamment», réclame-t-on, tout en fulminant contre «la fuite en avant des pouvoirs publics». Et de dénoncer : «Nous avons saisi les parties concernées à propos de la prolifération des bars et des cabarets sur la côte ouest de la commune de Béjaïa mais rien n’a été fait pour y mettre un terme. Nous ne pouvons plus goûter aux plaisirs de la mer, en famille. A Boulimat, la prostitution se pratique au vu et au su de tout le monde.»

Dans un autre registre, les habitants mécontents des villages de Mezaia demandent «la régularisation de leurs assiettes de terrain», rappelant les péripéties de ce dossier qui a fait couler beaucoup d’encre. «Le foncier sur la côte ouest de Béjaïa suscite des convoitises depuis la mi-1990, où des individus, qui se font passer pour des promoteurs, ont squatté des dizaines d’hectares sans qu’aucune partie n’intervienne mettre la holà ! Nous avons déjà alerté les services concernés sur le squat à grande échelle du foncier dans cette région mais aucune mesure n’a été prise à l’encontre des contrevenants», dénonce-t-on.

Les mêmes habitants réclament l’intervention urgente des autorités habilités pour enrayer ce fléau, qui menace leur région. Les villages de l’arrière-pays de Béjaïa n’ont, selon les protestataires, bénéficié d’aucun programme de développement, et ce depuis des années. «Nous n’avons ni routes praticables, ni eau, ni gaz de ville et la liste des insuffisances dans les villages de Mezaia est longue», rage-t-on, tout en réclamant un plan spécial pour leurs villages à même de les sortir du sous-développement et du dénuement.

Les protestataires exigent aussi la fermeture de la décharge publique de Boulimat. «La fumée et les odeurs qui se dégagent de cette décharge nous empoisonnent la vie. Nous réclamons sa fermeture pure et simple», exige-t-on.

Il est à signaler que la fermeture de l’axe routier reliant Béjaïa-ville aux plages de la côte ouest de Béjaïa et Tizi Ouzou a pénalisé des centaines d’automobilistes, qui sont contraints de prendre d’autres chemins sinueux et dangereux pour rallier leurs destinations respectives.

F. A. B.

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