Des ophtalmologues de Ghardaïa au secours de l’EPH de Draâ El Mizan

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L’établissement public hospitalier Krim Belkacem de Draâ El Mizan, en collaboration avec l’association humanitaire «Tagemi» de Ghardaïa et avec la participation des APC des deux daïras (Draâ El Mizan et TiziGhennif), sous le haut patronage du wali de Tizi Ouzou et de l’APW, organise, depuis hier, une campagne médico-sociale de diagnostic de la cataracte. Une opération, la première du genre au niveau de la wilaya, au profit des personnes démunies, qui pourront bénéficier d’une éventuelle intervention chirurgicale dans les prochains jours.

Cinq ophtalmologues de la capitale du M’Zab, munis du matériel nécessaire, ont été accueillis par le directeur de l’hôpital, les chefs de daïras, les maires et les représentants du mouvement associatif. Vu l’intérêt que revêt cette opération, les inscriptions ont commencé à 2 heures du matin. «À 8 heures, près de cinq cents personnes étaient déjà inscrites», a-t-on indiqué. «Pour la réussite de cet événement, unique en son genre à l’échelle de toute la wilaya, nous avons mis tout le dispositif nécessaire pour la réussite de l’opération. Nous remercions nos amis de Ghardaïa qui sont venus de si loin pour venir en aide à leurs concitoyens qui n’ont pas les moyens pour se faire opérer en dehors des structures publiques, ces interventions pouvant coûter jusqu’à 70 000 DA.

Tout notre personnel est mobilisé et nous avons mis à la disposition de nos invités le service d’ophtalmologie. C’est une initiative louable et nous remercions tous ceux qui ont participé de près ou de loin à l’organisation de cette opération. Ces malades sont venus de toute la wilaya et même des communes limitrophes de la wilaya de Bouira», nous a confié le directeur de l’EPH, M. Lounès Bounous. Notre interlocuteur déplorera le fait qu’un tel établissement hospitalier, qui pourrait avoir le statut de mini-CHU eu égard à ses capacités d’accueil (240 lits), soit dépourvu des moyens nécessaires pour faire face au flux quotidien de patients.

«D’ailleurs, ce constat a été établi dès mon installation et transmis à qui de droit, c’est un hôpital complètement délaissé», a souligné le directeur qui nous annoncera : «L’ophtalmologue que nous avions a d’ailleurs démissionné. J’ai sa démission sur mon bureau». «Notre hôpital, qui manque de moyens, est désormais privé de cette spécialité, en attendant l’arrivée d’un remplaçant que nous espérons très proche», a-t-il ajouté. Dans la cour de l’EPH, il y avait foule. «Je suis le dixième sur la liste. J’espère que j’aurai la chance de passer ?», s’exclamera un patient venu d’Aomar (Bouira).

«Nous avons programmé huit listes de centaines de personnes. Donc, il ne faut pas vous inquiéter, nous ferons passer tous les inscrits», le rassurera un agent paramédical du service ophtalmologique. Ce dernier nous a, par ailleurs, expliqué que les ophtalmologues, à travers ces consultations, vont rédiger une lettre d’orientation aux personnes éligibles à la chirurgie de la cataracte. «Au terme de ces deux jours, nous aurons la liste des personnes sélectionnées pour la chirurgie. Le programme opératoire sera établi et communiqué par la direction de l’hôpital. En tous cas, les interventions chirurgicales auront lieu au niveau du bloc opératoire central de notre EPH», a-t-il ajouté. Selon une source proche de cet hôpital, des dizaines de personnes attendent leur rendez-vous, en vain.

«Il n’y a pas de moyens ni humains ni matériels pour répondre à toute la demande. Peut-être qu’avec l’opération menée par cette association, ces personnes auront la chance d’être opérées dans les délais», a confié la même source. Il est à noter que, dernièrement, un groupe de représentants d’associations et de comités de villages a été reçu par le directeur de l’EPH à qui les préoccupations des citoyens ont été soulevées. «Le directeur nous a répondu que l’hôpital manquait de tout, autant en moyens humains que financiers et matériels. Il nous a promis de tout faire pour y remédier, à travers son plan d’action soumis à sa hiérarchie. En termes d’organisation des services déjà existants, le directeur est sur le sujet.

Il a même souhaité mettre en service l’ORL», nous a dit l’un de ces représentants. Cet interlocuteur a aussi annoncé qu’une réunion sera tenue, demain vendredi, avec d’autres associations, en vue de collecter de l’argent pour contribuer à la dotation de l’hôpital d’un appareil dont ne dispose pas le service d’ophtalmologie. «C’est un appareil qui coûte dans les cinquante millions de centimes. Si nous arrivons à l’acquérir, six à huit personnes pourront être opérées quotidiennement », a souligné M. Hocine Guenoun, président d’une association qui nous a confié vouloir solliciter même les associations des autres communes des deux daïras.

Amar Ouramdane

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