Accueil National Désolé mon fils, je ne sais pas dessiner

Point d'ordre : Désolé mon fils, je ne sais pas dessiner

109
- PUBLICITÉ -

Par S Ait Hamouda

- PUBLICITÉ -

Dessine-moi l’Algérie, papa ! demande un enfant à son père. Écoute, mon fils, l’Algérie, je ne peux pas te la croquer, mais je peux un peu te la raconter, selon ce que m’ont appris tes grands-parents. L’Algérie est un grand territoire, cinq fois la France. Elle a existé il y a des millénaires, mais elle n’était pas encore cette contrée brandie comme un poing au soleil qui défiait les nations par son humilité, par son pacifisme et son amour de la paix.

L’Algérie était La Mecque des révolutionnaires, avant et après son indépendance, acquise de haute lutte. Elle était un pays qui attirait les convoitises de partout, d’Égypte, d’Arabie saoudite, de France, l’ancien colonisateur, des États-Unis et même de ses voisins.

L’Algérie, je ne peux pas te la dessiner, je ne suis pas artiste, mais je peux, par contre, t’en faire le portrait : c’est un pays de soleil qui dardait de ses rayons les plaines verdoyantes, les montagnes luxuriantes et les désert, un pays de pluies vivifiantes et neiges blanches qui jonchent ses collines et ses monts comme des guirlandes.

L’Algérie était, est et sera pour l’éternité ce territoire de contradictions au peuple grand. «Aux Algériens on a tout pris / la patrie avec le nom / le langage avec les divines sentences / de sagesse qui règlent la marche de l’homme : depuis le berceau / jusqu’à la tombe (…) », Messaour boulanouar répliquait : «J’écris pour que la vie soit respectée par tous / je donne ma lumière à ceux que l’ombre étouffe / ceux qui vaincront la honte et la vermine / j’écris pour l’homme en peine l’homme aveugle / l’homme fermé par la tristesse / l’homme fermé à la splendeur du jour».

Un pays, tu l’as deviné, mon fils, de poésie, parce que souffrant dans sa chair. Et puis vint la liberté par un matin de juillet et les poésies fusèrent de partout. Le ton était donné : le peuple s’était libéré du joug colonial et a retrouvé ses chaumières renouvelées par sa volonté inexpugnable. Toutefois, quel que soit l’espoir caressé, il restera des conquêtes à remporter. Désolé mon fils, je ne sais pas dessiner.

S. A. H.

- PUBLICITÉ -