Développer le secteur par la formation

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C’est sous le slogan «Un arbre pour chaque citoyen» que la Direction des services agricoles de la wilaya de Tizi Ouzou a organisé, avant-hier, la Journée de vulgarisation agricole, à l’Institut de technologie et des moyens agricoles spécialisé (ITMAS) de Boukhalfa. Une initiative qui a vu le jour en collaboration et avec la participation de la Chambre de l’agriculture locale, les banques, les instituts techniques spécialisés dans le domaine, les stations régionales de protection des végétaux et les laboratoires vétérinaires. Programmée annuellement le 1er octobre, cette manifestation a vu la présence de plus d’une cinquantaine d’agriculteurs venus des diverses régions et circonscriptions agricoles de daïras de la wilaya de Tizi Ouzou.

A noter que celles de Tizi Ouzou, Draâ Ben Khedda, Béni Douala, Larbaâ Nath Irathen, Mâatkas, Fréha, Draâ El Mizan, entre autres, étaient présentes en force. A l’occasion, des expositions ont été présentées aux invités et aux visiteurs par les participants, représentant les diverses filières du secteur, à l’instar de l’aviculture, l’apiculture, l’oléiculture, la céréaliculture, l’arboriculture, les maraîchages, l’élevage des petits animaux, la production de fromage, d’olives, la confiserie et d’autres ayant trait au matériel et para-matériel utilisés en agriculture. Dans son allocution d’ouverture, Mohamed Djamaâ, le wali de Tizi Ouzou, a mis l’accent sur la nécessité d’axer le travail dans le domaine de l’agriculture sur la formation qui demeure, à ses yeux, le meilleur moyen pour atteindre la performance. Il a aussi mis en évidence les efforts déployés par les autorités centrales, afin de développer ce secteur. «Il faut mettre le paquet sur le secteur stratégique de l’agriculture, qui reste le pourvoyeur de subsistance de toute société. Mais faudrait-il maîtriser les moyens de production et autres.

C’est pour cela qu’il faut miser sur la formation pour l’acquisition des techniques et savoirs nécessaires au domaine.» Et de poursuivre : «Notre pays, à travers un plan de longue date, mis au point et exécuté par étapes, a accentué les efforts et mis les bouchées doubles, en ce qui concerne les moyens et les investissements en la matière, ces deux dernières décennies, car il apparait que c’est grâce à l’agriculture que les pays se développent plus. Il est grand temps pour nous de reconquérir la place qui devrait être la nôtre dans le gotha des nations et d’aller vers l’autosuffisance et c’est dans nos cordes et moyens, mis à part, peut-être, concernant quelques produits, comme les céréales et le lait.

Des pays, comme la France, la Tunisie et le Maroc, même s’ils sont performants dans d’autres domaines, comme l’industrie, doivent la force de leurs économies respectives à l’agriculture. Pour parvenir à cet objectif, à travers la diversification de l’économie, nous encourageons les jeunes à investir dans le secteur et ses multiples filières. D’ailleurs, nous constatons, non sans satisfaction, un regain d’intérêt pour les métiers agricoles justement. Je crois que les indices et indicateurs, gages d’une réussite dans le domaine, sont bons. Il faut ambitionner de couvrir dans les années à venir quelques 90 % des besoins de la consommation nationale.»

Les meilleurs agriculteurs primés

A noter que cette journée a été mise à profit pour la remise des prix aux lauréats du concours du meilleur agriculteur, organisé durant l’été passé par la Chambre de l’agriculture de la wilaya de Tizi Ouzou. Pour rappel, 74 postulants ont pris part à ce concours, sponsorisé par la firme DANONE, la Caisse régionale de mutualité agricole (CRMA), entre autres. «Aujourd’hui, nous allons honorer les meilleurs éléments du secteur dans les diverses filières. Je tiens à préciser que la commission chargée de l’évaluation a visité la totalité des champs, des fermes et étables (…) de tous les postulants, avant que les résultats ne soient proclamés par un jury composé de spécialistes et de connaisseurs. C’est un gage de notre total dévouement à l’agriculture et aux agriculteurs», dira le directeur de la Chambre de l’agriculture, organisatrice de cette compétition.

Le wali a remis les cadeaux d’encouragement aux premiers de chaque filière à commencer par la céréaliculture, considérée comme étant «stratégique», comme l’a qualifiée le ministre de tutelle, «afin de ne plus importer du blé dur», précisera le directeur de la Chambre de l’agriculture locale. Dans ce sens, le 1er prix est revenu à Mamouni Kamel de Draâ El Mizan, celui de l’oléiculture à Zemouche Smail de Boumahni. En outre, Aït Issad Kamel de Tboukirth a remporté le premier prix dans la filière de l’élevage bovin laitier, Tarmoul Ali de Mâatkas celui de l’apiculture, Bouhadoune Djaffar de Tigzirt de la cuniculture, Berkane Cherif de Fréha de la poule pondeuse et Ounouh Ali celui de l’élevage caprin.

Des cadeaux ont été également offerts aux Agents communaux de vulgarisation (ACV), à savoir : Beriche Mokrane d’Azazga (premier prix), Sahnoun Mohamed de Djemaâ Saharidj (deuxième prix) et Oubraham Madjid de Souk El Tenine (troisième prix). D’autres distinctions ont été distribuées, comme celle de la meilleure huilerie attribuée à l’oléiculteur Hassani Mohamed de Maâtkas. Cette cérémonie a été aussi l’occasion pour les divers agriculteurs dans les multiples filières de s’exprimer sur les difficultés de moult natures auxquelles ils font face au quotidien. De ce fait, on a appris que pour l’apiculture, la saison n’a pas été prolifique, à l’occasion de la récolte qui s’opère vers le mois de juillet, du fait de l’énorme chaleur qui a sévi le long de l’été. Les oléiculteurs, eux, se sont plaints des énormes dégâts dus aux feux de forêt, qui ont décimé leurs oliveraies.

Quant aux éleveurs bovins, caprins et ovins, entre autres, ils disent souffrir énormément de la cherté de l’aliment du bétail. Pour sa part, Mme Abbes Nouara, cadre et experte auprès de la Direction des services agricoles (DSA) de Tizi Ouzou, précisera : «Cette occasion que nous célébrons chaque année, en présence de beaucoup de partenaires des services agricoles et des agriculteurs dans toutes leurs variétés est une opportunité de plus pour nous d’écouter leurs doléances. En plus de notre souci de vulgariser et de sensibiliser le citoyen sur ce secteur stratégique pour plus d’investissements à travers la participation des organismes d’insertion et de financement (ANSEJ, CNAC, ANGEM, banques…), qui sont présents.

Cette année, comme le montre le slogan choisi, nous avons voulu mettre en relief l’importance du reboisement. Par rapport à cela, justement, des opérations de plantation ont été menées, dont l’une ici même au niveau de l’ITMAS. Concernant le patrimoine arboriculteur perdu à cause des feux de forêt, des programmes de plantation d’arbres fruitiers ont été lancés au niveau de la wilaya et à travers le Fonds national de développement rural de l’agriculture. Ces derniers ont eu un engouement des plus intéressants de la part des fellahs et des citoyens. Concernant la campagne 2019-2020, il y aura d’autres initiatives qui se feront dans ce sens pour compenser et remplacer le patrimoine arboricole touché.

Ce sont des initiatives nationales, lancées par la tutelle, à savoir les autorités centrales, que la DSA de Tizi Ouzou répercutera au niveau local, au moment voulu. En tout état de cause, nous recensons toutes les doléances exprimées par les acteurs de toutes les filières que nous faisons parvenir au ministère, qui leur donne une suite. A titre d’exemple, et comme mesure concrètes, je cite le cas de la filière laitière, dont les fellahs dotés d’agréments bénéficient d’un soutien subventionnel de l’État. Par rapports aux incendies, après les constats des sinistres et la transmission des dossiers de ceux qui sont touchés, le ministère débloque à chaque fois des enveloppes pour leur indemnisation.»

Rabah A.

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