Fin de semaine infernale

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La wilaya de Bouira a connu une fin de semaine infernale. En effet, plusieurs importants incendies ont été enregistrés à travers plusieurs localités.

Les pompiers et les gardes forestiers ont eu toutes les peines du monde pour maîtriser certains incendies qui se sont poursuivis pendant plus de 48h. à Saharidj comme à Aghbalou, c’est le parc national du Djurdjura qui a été touché par ces feux et les pertes sont importantes. Au niveau de ces deux communes, le manque des moyens et des effectifs déployés par la Protection civile et le secteur des forêts a été décrié par les citoyens, dont beaucoup se sont mobilisés pour apporter leur aide aux intervenants.

Durant la journée du jeudi, un incendie ravageur a décimé une forêt de la commune de Dechmia au sud de la wilaya. Ces incendies qui se sont déclenché simultanément, ont provoqué une importante hausse des températures et même des coupures du courant électrique. À noter que le feu qui ravageait la montagne de Lala Moussad, dans la commune de Lakhdaria, a été enfin maîtrisé mercredi dernier, suite à l’intervention d’un hélicoptère bombardier d’eau de la Protection civile.

Cinq départs de feu en simultané à Saharidj

Saharidj a été de nouveau le théâtre des incendies en série dans l’après-midi de mercredi dernier. Les quatre premiers ont pris le départ en même temps aux environs de 17h à quelques centaines de mètres l’un de l’autre. Le premier a été enregistrée à Ath Hamadh et était dangereusement proche du CEM et des maisons mitoyennes, et le second à Avoudhidh, à quelque 200 m du premier. Le troisième a été localisé à Voufenzar et enfin le quatrième sur le site touristique Tala Rana au lieu-dit Ich-Oumehroum (pic du lion) à moins de 400 m des trois premiers. Ces brasiers commettront d’importants dégâts sur les terrains agricoles ainsi que le tissu forestier.

À Tala Rana, plusieurs pieds des pins noirs, derniers spécimens au monde avec ceux du Rif marocain et du Liban qui sont en majorité millénaires, ont été réduits en cendres. Au même moment, l’incendie de la veille à Mekhchem pourtant éteint par les pompiers, les forestiers et les villageois, s’est subitement et curieusement réveillé pour reprendre son œuvre destructrice sur les figueraies, oliveraies et vignobles qui faisaient vivre des dizaines de familles du village Ivelvaren. Il y a lieu de noter que ces derniers incendies ont pris le départ d’abord par une journée où les températures ont sensiblement baissées. Ensuite ils se sont déclarés en fin de journée particulièrement fraîche sur ces hauteurs qui dépassent les 1 000 mètres d’altitude, dont le site de Tala Rana est en tissu végétal vert où le feu ne peut jamais prendre de façon naturelle. Ce qui écarte définitivement la thèse d’incendie naturel mais renforce au contraire celle de l’implication humaine. Il n’en demeure pas moins que ce sont environs 300 hectares entre terrains agricoles et ceux forestiers qui ont été léchés par les flammes qui ont finies par se rencontrer pour former un gigantesque incendie qui n’a été maîtrisé qu’au petit matin de jeudi dernier.

Ces nouveaux départs nous amènent à dix-sept incendies en moins d’un mois dans la seule commune de Saharidj qui est la plus boisée de la daïra de M’Chedallah avec 80% de son territoire relevant du domaine forestier et du PND. Notons enfin que les sept villages de cette commune et même son chef-lieu sont étroitement ceinturés par la forêt vierge et dense et que chacun de ces incendies les met en danger en plus du climat infernal qu’ils provoquent.

À signaler qu’un nouveau départ d’incendie a été enregistré dans l’après-midi de jeudi dernier à Ath Oulvane sur les hauteurs de Saharidj et a vite gagné le village voisin Ath Ali Outhmim. L’on évoque plus de 400 hectares de terres agricoles partis en fumée. Les dégâts sont considérables, notamment dans l’agriculture et l’élevage.

Plus de 40 ha du Parc national du Djurdjura ravagés à Aghbalou

Dans la commune voisine d’Aghbalou, un gigantesque incendie a pris départ très tôt dans la matinée de mercredi dernier au niveau du Parc national du Djurdjura, au lieu-dit Aghbalou. Les flammes qui ont léchées plus d’une dizaine d’hectares de cèdres se sont vite propagées à la forêt voisine pour détruite plusieurs hectares de chênes verts et de maquis.

Épaulés par des citoyens, des dizaines de forestiers, pommiers de l’unité d’Aghbalou et de ceux de la colonne mobile appelés en renfort, ont lutté pendant plus de 24 heures contre de gigantesques flammes et ont réussi à circonscrire l’incendie. Mais les vents violents ont vite rallumé le brasier qui a rapidement gagné, tôt dans la matinée de jeudi, des terrains agricoles situés à Agamadh. Des centaines de cerisiers, figuiers et maquis de forêts ont été détruit par les flammes, malgré la forte mobilisation des citoyens.

Jeudi matin, l’incendie qui a perdu d’intensité a encore léché plusieurs hectares de chênes verts et maquis de forêt. Dans l’après-midi de la même journée, alors que cela fait plus de 36 heures depuis que les soldats du feu luttaient contre les flammes, l’incendie est de nouveau reparti pour se rapprocher dangereusement des dizaines d’habitations dont les résidents ont dû être évacués en urgence. Selon les premières estimations, pas moins de 40 h de cèdres chênes verts, maquis et arbres fruitiers sont partis en fumée.

À signaler que dans la journée d’avant-hier, jeudi, des renforts de forestiers sont arrivés sur place pour tenter d’éteindre ce gigantesque incendie qui a plongé toute la commune d’Aghbalou et les localités voisines dans un véritable enfer. Durant la journée de mercredi, un deuxième départ d’incendie a été enregistré sur les hauteurs de Bahalil, à l’Est d’Aghbalou, mais qui a été vite éteint grâce à l’intervention rapide des pompiers et de dizaines de villageois. Selon la direction de la Protection civile de Bouira, ce deuxième incendie a détruit près de sept hectares de maquis de forêts et chênes verts.

Il ne reste plus rien sur 20 ha de forêt à Dechmia

Un autre grave feu de forêt s’est déclaré au petit matin du jeudi dernier au niveau de la commune de Dechmia, au sud de Bouira. Selon la Protection civile, l’incendie qui s’est déclaré vers 5h du marin dans la forêt d’El Makrounat, a ravagé une superficie de plus de 20 ha du tissu forestier. Les éléments de la Protection civile des deux unités de Bir Ghbalou et Sour El Ghozlane et du centre avancé de Sour El Ghozlane, en plus des moyens des autorités locales, ont été réquisitionnés pour venir à bout de l’incendie.

Des habitants de la localité se sont aussi mobilisés, notamment pour sécuriser de nombreuses maisons, des poulaillers et des nombreux vergers qui étaient menacés par les flammes, plus particulièrement dans la matinée du jeudi. Leur intervention a duré plus six heures et les intervenants ont fini par maîtriser l’incendie ravageur. Une enquête a été diligentée par la Gendarmerie nationale.

O. S, D. M. et M. A.

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