Grève à la mairie

Partager

En grève cyclique de trois jours par semaine, depuis plusieurs mois, suite à l’appel de leur syndicat, les employés de la mairie d’Aïn El Hammam sont en grève illimitée depuis cette semaine, et ce pour une autre raison. Jeudi matin, des centaines de citoyens en colère s’étaient rassemblés devant le siège de l’APC dont les portes étaient closes, empêchant quiconque d’y accéder. A l’intérieur, les fonctionnaires s’étaient amassés par groupe aux alentours de leurs bureaux respectifs. Voulant avoir des informations sur cette situation, on s’est heurté à l’absence d’un représentant officiel.

Malgré cela, on a pu être éclairé par des employés sous couvert de l’anonymat. Selon nos interlocuteurs, leur unique revendication se limite au non-paiement de leurs salaires. «Nous craignons que cela dure, alors que nos dépenses sont importantes en cette période», affirme un père de famille fonctionnaire de son état. Et une autre employée d’ajouter : «Je dois payer mon loyer et les dettes que j’ai contractées chez un commerçant afin d’acheter des fournitures scolaires à mes enfants.»

Une vice-présidente rencontrée à l’intérieur de la mairie enchaînera : «Nous ne pouvons procéder au paiement des salaires, entre autres, tant que le bugdet supplémentaire n’est pas voté par l’Assemblée.» A noter que le budget supplémentaire présenté il y a une dizaine de jours aux élus a été refusé par dix voix contre huit. A l’extérieur de l’APC, les cris de colère des citoyens fusaient de partout à l’intention des grévistes. Ils étaient venus pour se faire délivrer des documents de l’état civil et sont revenus bredouilles.

Une chose est sûre, la plupart d’entre eux ignorent les raisons de ce débrayage qui les pénalise. Pour sa part, Massi, un jeune trentenaire venu d’Oran, a confié : «J’ai pris un congé spécialement pour retirer des documents. Maintenant, je suis obligé de repartir pour revenir une autre fois quand toute cette histoire sera terminée.» Un autre citoyen accuse les grévistes de ne pas avoir avisé la population. En guise de réponse, une fonctionnaire de l’APC dira : «L’affiche que nous avons placardée sur le portail a dû être déchirée par des citoyens.» Notons qu’un groupe de citoyens s’est déplacé, par la suite, pour rencontrer le secrétaire général de la daïra, lequel leur a promis de transmettre leurs doléances à qui de droit.

A. O. T.

Partager