L’ensemble des départements de l’université Akli Mohand Oulhadj étaient paralysés, hier, par une grève générale des étudiants et des enseignants. Ce mouvement a été initié par la coordination des comités autonomes de cette université, et les étudiants ont adhéré pour leur majorité à cette protestation, en organisant plusieurs rassemblements au sein de l’université.
Les enseignants également en grève ont soutenu cette mobilisation et se sont joints aux rassemblements des étudiants. Les examens prévus pour hier ont été reportés à des dates ultérieures, notamment au niveau des facultés des sciences et technologies et des sciences économiques.
Selon un communiqué de la coordination autonome des étudiants, cette grève illimitée s’inscrit dans le cadre de la mobilisation des universités algériennes depuis la semaine dernière contre la candidature du président de la République pour un cinquième mandat et pour des changements politiques et démocratiques.
D’après le même document, de nouvelles marches et des actions de protestation seront menées au cours de cette semaine dans la ville de Bouira pour exiger un changement radical du pouvoir politique en place. Les étudiants ont aussi appelé les citoyens de la wilaya à adhérer à leurs actions : «Suite à la situation désastreuse que vit l’Algérie sur tous les plans, des manifestations spontanées d’envergure historique ont secoué le pays depuis le 22 février dernier. Le peuple algérien a exprimé son ras-le-bol contre les politiques du pouvoir et contre une nouvelle candidature du président de la République…
Nous, étudiants de l’université de Bouira, saluons les fortes mobilisations du peuple et nous affirmons notre rejet à la candidature du Président pour un nouveau mandat et appelons à un changement radical et pacifique du système politique en place depuis 1962», lit-on dans la déclaration des étudiants, qui ont aussi lancé un appel à l’ensemble des citoyens de la wilaya à s’organiser dans le cadre de comités populaires afin de faire aboutir les revendications posées et éviter les manipulations ou les détournements : «Nous appelons toute la société à s’auto-organiser autour de comités populaires ou de quartiers pour bien encadrer le mouvement de protestation et faire aboutir nos revendications légitimes», ont-ils aussi souligné.
À noter, enfin, qu’au début de la matinée d’hier, un appel a été lancé à l’université de Bouira pour l’organisation d’une marche pacifique en hommage à la défunte journaliste Imane Chibane, décidée le 8 février dernier à Alger suite à une intoxication au monoxyde de carbone. Vers 10h, une marche s’est ébranlée à partir du principal campus de l’université de Bouira vers la maison de la culture Ali Zaâmoum, où plusieurs centaines d’étudiants et d’étudiantes ont rendu un dernier hommage à la défunte journaliste, fille de Chorfa.
Oussama Khitouche