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Université Abderrahmane Mira : La communauté universitaire maintient la mobilisation

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Réunie avant-hier sur le parvis du rectorat de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa, la communauté universitaire de Béjaïa, composée des enseignants, étudiants et ATS, ont décidé de créer leur propre coordination.

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Cette dernière sera chargée du suivi et de la réflexion sur les actions pacifiques à mener pour le maintien de la mobilisation en vue d’imposer «une rupture radicale avec le système en place», et ce, malgré les derniers développements de la situation politique dans le pays, marquée par l’annonce du retrait de Bouteflika de la course électorale et le report de l’élection présidentielle prévue le 18 avril prochain.

«La communauté universitaire a jugé nécessaire de s’organiser davantage pour prémunir le mouvement de tout essoufflement et dérapage. Cette exigence de s’organiser est aussi dictée par la nécessité exprimée par la communauté de peser positivement et plus efficacement dans le maintien de la mobilisation pour l’aboutissement de la lutte», lit-on dans une déclaration signée conjointement par les syndicats CNES et Snapap, sections de l’université de Béjaïa.

En outre, les initiateurs de ce rassemblement ont appelé dans la même déclaration toutes les universités algériennes à la création d’une coordination nationale «pour mener ensemble la réflexion et aboutir à des actions convergentes». Par ailleurs, la communauté universitaire de Béjaïa a réitéré son engagement total, réel et effectif dans le mouvement citoyen et réaffirme qu’elle en est partie prenante.

Après la décision prise par Bouteflika de ne pas briguer un 5e mandat, considérée comme une «demi victoire», la communauté universitaire de Béjaïa a annoncé la poursuite de sa lutte avec le peuple et s’engage à porter haut et fort ses aspirations justes et légitimes, à savoir «la rupture radicale avec le système politique en place et l’instauration d’une république démocratique et sociale».

L’urgence actuellement pour le CNES et le Snapap de l’université de Béjaïa est la nécessité de «la mise en place d’un gouvernement d’union nationale transitoire composé de personnalités compétentes politiquement, intègres et crédibles». Ce gouvernement, selon ces deux syndicats, «aura comme mission d’installer une assemblée constituante à travers un suffrage universel». Ainsi, le rejet du 5e mandat n’est pas une fin en soi, mais le combat du peuple algérien vise un objectif plus profond, à savoir l’avènement d’une république moderne, bâtie sur l’identité originelle de l’Algérie.

Cela passe inévitablement, selon la communauté universitaire de Béjaïa, par la construction d’un État garantissant la séparation du politique et du religieux, le respect et la promotion des droits humains et la mise en place d’institutions allant dans le sens de la sécularisation de la société.

Nouvelle marche des étudiants hier

Malgré le report de la Présidentielle du 18 avril et le renoncement au 5e mandat, la population de Béjaïa ne décolère toujours pas. Et la démonstration de rue des étudiants de l’université Abderrahmane Mira, hier, en est la parfaite illustration. En effet, ils étaient des milliers à prendre part à une imposante marche organisée, hier, dans les rues du chef-lieu de la wilaya.

S’étant ébranlés du campus de Targa Ouzemmour, les manifestants ont sillonné pratiquement toutes les ruelles principales de la ville de Béjaïa. Tout au long de leur marche, les étudiants ont scandé des slogans hostiles au pouvoir, tout en exigeant «un changement radical du système». D’autres citoyens et des blouses blanches, entre médecins et paramédicaux, sont venus par la suite grossir les rangs des manifestants pour former une foule de plusieurs milliers de personnes. Cette énième manifestation de rue des étudiants de l’université de Béjaïa, qui a pris fin peu après-midi, s’est déroulée sans heurts.

De leur côté, des centaines de travailleurs des entreprises Naftal et Sonelgaz ont battu, hier, le pavé pour réaffirmer, encore une fois, leur «rejet du système» et dénoncer «le report de la présidentielle». Sur un autre registre, nombreux étaient les commerçants qui ont baissé rideau en signe d’adhésion au mot d’ordre de la grève générale de cinq jours. Même les administrations, les écoles et autres services publics étaient paralysés pour le troisième jour consécutif. Dans la matinée d’hier, quelques transporteurs travaillant sur des lignes urbaines ont repris du service.

B. S. et F. A. B.

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