La grogne continue dans les primaires

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La Coordination nationale des enseignants du primaire ne compte pas lâcher du lest. Elle a organisé une grève nationale, hier, ponctuée par un rassemblement à Alger.

En effet, ils étaient des dizaines d’enseignants à s’être rassemblés, dans la matinée d’hier, devant le siège de l’annexe du ministère de l’Éducation nationale, pour exprimer, encore une fois, leurs revendications. Ils ont scandé plusieurs slogans hostiles à la tutelle, notamment, «ministère sans décision» et «on n’a pas peur des ponctions sur salaire, car on est déjà dans la misère». Cette énième action de protestation des enseignants du primaires vient suite à la déclaration rendue publique, samedi passé, par le département de Mohamed Ouadjaout, où il avait mis en garde contre «les appels à la grève lancés sur les réseaux sociaux sans respecter les lois de la République», ajoutant que «ces appels à la protestation n’obéissent à aucun cadre légal et ne sont pas inscrits dans le cadre du respect des mesures réglementaires en vigueur».

Le ministère s’est également dit «prêt à un dialogue sérieux et loin de toutes les pratiques révolues». De leur côté, les enseignants frondeurs ont affiché leur détermination à continuer leur protestation jusqu’à la satisfaction de leurs revendications. «Au lieu que le ministère cherche à trouver des solutions à nos préoccupations, il préfère recourir aux accusations», ont-ils lancé. Et un autre enseignant d’enchaîner : «Le communiqué du ministère vise à minimiser notre mouvement de protestation, qui est très fort. Nous ne militons pas seulement pour les droits des enseignants, mais notre but est l’amélioration de l’école algérienne». A retenir que cette organisation syndicale menace d’aller vers une grève illimitée et de boycotter les examens du deuxième trimestre. Pour rappel, les revendications des protestataires s’articulent autour de «la révision des programmes pédagogiques, des calendriers des vacances et de la rentrée scolaire pour les régions du sud du pays», «la modification du statut particulier» de sorte à reclasser les enseignants du secondaire, du moyen et du primaire, au même grade de base ainsi que «la diminution du volume horaire». Elle a aussi plaidé pour «l’application immédiate du décret présidentiel n°266/14 avec effet rétroactif depuis sa parution, en 2014», «le recrutement de superviseurs, afin d’assurer l’encadrement des élèves dans la cour et les cantines pour permettre aux enseignants de se consacrer à leurs tâches pédagogiques» et, enfin, «la création de nouveaux grades d’enseignant pour les matières scientifiques, littéraires et d’éducation physique (sport)».

Samira Saïdj

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