La maison Algérie ne fait pas de crédit

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Par Ali Boudjelil

Récupérer l’argent détourné n’est pas chose aisée, nous a-t-on soufflé, à grande pompe, à l’oreille. On peut comprendre que cet argent dépensé dans les souks de la Madrague ou d’Europe soit «impossiblement» à trouver dans leurs caisses. Mais les sommes placées dans les ikoufane de Suisse, un pays neutre, peuvent facilement être neutralisées. La volonté populaire conjuguée avec celle du pouvoir peuvent peser sur les fondés de pouvoir qui ont toute la latitude d’ouvrir, de fermer et de geler des comptes même hors d’un igloo. L’opération : Min ayna laka hadha ? (D’où détiens-tu tout ça ?), enclenchée par une certaine voix, est encore présente dans les esprits. Non pour avoir donné ses fruits, mais pour avoir permis, quelques petites années plus tard, à faire de nouveaux riches, ô que dis-je, des puissants que la corruption à grande échelle a même mis au devant du Limelight pour que nous les accueillions, écran plasma aidant, dans nos foyers.

Heureusement que février, le mois qui fait miauler voluptueusement les chats a fait tout en son vendredi 22 pour que les Algériens se sourient dans les rues de leurs villes et fassent pleuvoir des slogans, puisés dans leur génie, qui arrosent ceux qui feignent d’ignorer ou qui font semblant d’oublier que «Quand l’ascension est aisée, la chute est brutale». Mais puisqu’en Algérie, comme dit Chérif Kheddam, il y a encore de bonnes gens, qui éclairent par leurs réactions lumineuses, dites, écrites ou chantées, ou simplement par leur abnégation mue par le souci de construire leur cher pays, c’est que le train avance bien et arrivera, à ne plus en douter, et sous peu, dans les quais où l’attendent, pour le prendre avec joie, les enfants du renouveau qui ne laisseront jamais de place aux cancres qui ne savent pas que c’est grâce à l’œuvre des Abane, Boudiaf, M’hidi, Aït Ahmed et de milliers d’autres qu’ils se pavanent dans l’Algérie libre d’aujourd’hui.

A. B.

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