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FINANCES - Face au déficit budgétaire : La réforme de l’aide sociale est «impérative»

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La réforme de l’aide sociale s’avère «impérative» pour réduire les charges qui pèsent sur le Trésor public, mais surtout pour permettre aux familles dans le besoin d’en bénéficier. L’intervention du ministre des Finances, Mohamed Loukal, jeudi dernier devant l’APN sur cette question traduit l’urgence d’aller vers cette réforme qui était prévue depuis quelques années déjà. Pour le ministre, repris par l’APS, «la réforme de l’aide sociale, en passant de l’aide généralisée à l’aide ciblée visant exclusivement les catégories vulnérables, contribuera largement à réduire le déficit budgétaire.» Près de 4 000 milliards de dinars sont affectés annuellement par l’État aux transferts sociaux, selon Loukal, qui affirme que 1 800 milliards de dinars constituent le montant alloué annuellement aux transferts sociaux directs, et le même montant affecté aux transferts implicites.

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D’où l’impérative réforme de ce volet des aides sociales qu’octroie l’État aux Algériens. Il précise à cet effet que «la réforme de l’aide sociale globale est impérative au regard du grand fardeau qu’elle constitue sur le budget de l’État.» Pour ce faire, le premier argentier du pays a dévoilé le recours de l’Algérie à l’aide technique de la Banque Mondiale pour «définir les meilleurs mécanismes à adopter dans cette réforme» qui ne tardera pas à être appliquée, selon les insinuations du ministre, qui précise l’adoption de cette réforme «à court terme». Plus nuancé, le ministre a souligné que la réforme des transferts «est une opération longue, compliquée et sensible sur les plans économique et social, nécessitant une méthode globale de réforme et un examen rigoureux pour définir ses répercussions sur les citoyens».

«Le déficit du budget de l’État avoisine les 1500 milliards de DA/an et si nous réduisons le montant de l’aide directe et indirecte de moitié, nous pouvons facilement combler ce déficit», a-t-il dit. Évoquant le financement non conventionnel, le ministre des Finances a réaffirmé que ce financement, gelé depuis mai dernier jusqu’à la fin de l’année 2020, demeure en vigueur et il est possible d’y recourir le cas échéant. Sur un total de 6 556,2 milliards de DA alloués à la fin de janvier 2019 dans le cadre de ce financement, un montant global de près de 6 000 milliards de DA a été injecté dans l’économie jusqu’à la fin de septembre, selon Mohamed Loukal.

Le ministre a indiqué que ce financement non conventionnel constitue une dette à long terme pour le Trésor public qui la remboursera sur 30 ans avec un taux d’intérêt ne dépassant pas 0,5 %, estimant que «le fardeau de ce financement sur le Trésor public n’est pas aussi important». Quant à l’option de l’endettement extérieur, le ministre des Finances a souligné que le «recours aux financements extérieurs se fera en faveur des projets économiques structurés et rentables».

«Ce financement ne peut être effectué sans le consentement du gouvernement et sera limité au financement des projets stratégiques et non à la subvention de la consommation», a-t-il rassuré. Pour ce qui est du niveau de l’inflation, en hausse selon l’avis de plusieurs députés, le ministre a indiqué que le taux d’inflation a connu une nette baisse, passant à 2,01 % fin septembre dernier contre 4,45% fin septembre 2018. «Cette baisse est due aux multiples mesures visant à contenir cette inflation», a-t-il argumenté citant l’intensification de réalisation des marchés de gros et de détail, le parachèvement de l’endiguement du commerce illégal et la lutte contre les pratiques frauduleuses, outre les mesures de la politique monétaire de la Banque d’Algérie pour absorber l’excès de liquidité et stabiliser le taux de change.

Concernant la dévaluation de la monnaie nationale face à l’euro et au dollar, le ministre a mis en avant que le Dinar algérien «n’est pas en dégringolade mais au contraire sa valeur est bonne par rapport aux fondamentaux de l’économie nationale». Évoquant l’autorisation d’importation des véhicules d’occasion de moins de 3 ans, selon le projet de loi, le ministre des Finances a affirmé que leurs prix seront raisonnables vu qu’ils sont exempts de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) dans le pays d’origine et feront l’objet de dédouanement en Algérie, d’autant que les taxes douanières et la TVA appliquées seront calculées sur la base du taux de change officiel.

M. A. T.

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