La révolte des villageois

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Plusieurs mouvements de protestation ont été observés, avant-hier, sur le territoire de la wilaya de Béjaïa.

Trois sièges d’APC ont été mis sous scellés par des populations en signe de protestation contre ce qu’elles qualifient de «marginalisation et exclusion» des projets et des plans de développement communaux. Dans la commune de Tamridjet, à l’Est du chef-lieu de wilaya, ce sont les habitants d’Aït Bouzekri qui ont cadenassé le portail principal de leur mairie pour manifester leur colère devant la non-satisfaction de leurs besoins liés à l’amélioration de leur cadre de vie. Le manque d’eau potable et la détérioration de la route donnant accès à leur village sont les principaux problèmes exposés par ces protestataires. Réagissant à cette action de protestation, l’édile communal tente de rassurer ses concitoyens, tout en demandant un délai de quelques mois pour satisfaire leurs doléances. «Il est vrai que le village d’Aït Bouzekri souffre de pénuries d’eau potable, mais ce problème est pris en charge dans le cadre d’un projet sectoriel qui apportera une solution définitive à cette pénurie. Cela nécessite un peu du temps pour la concrétisation dudit projet», a souligné le maire de Tamridjet.

En effet, le secteur de l’hydraulique à Béjaïa a bénéficié de plusieurs projets destinés à renforcer l’AEP au niveau des communes sises à l’Est du chef-lieu de wilaya. Il s’agit, entre autres, de la réalisation de deux stations monoblocs de traitement d’eau. Celles-ci seront installées respectivement au barrage Ighzer Ouftis (Derguina) et aux cascades de Kefrida (Taskriout). À cela s’ajoute un autre projet de rénovation de la conduite de 700 millimètres qui alimente les communes de l’Est de la wilaya et une partie de la ville de Béjaïa à partir de l’Aïnceur Azegza (la source bleue). Cette conduite en acier souffre de dégradation et de colmatage chronique sur un linéaire de 18 kilomètres. Elle sera remplacée par une autre en PEHD (polyéthylènes haute densité). Concernant le problème de la dégradation du réseau routier desservant la localité de Bouzekri, le P/APC de Tamridjet a annoncé qu’une entreprise a été déjà retenue pour sa réfection et que la procédure administrative précédant l’entame des travaux est en cours au niveau de la wilaya. En résumé, les habitants de Bouzekri doivent s’armer encore de patience pour voir leurs revendications satisfaites.

Dans la commune de Tichy, le siège de l’APC est à son quatrième jour de suite de fermeture par les citoyens de Tahalkat’s. Ceux-ci réclament une meilleure distribution de l’eau potable, la remise en l’état des pistes desservant leurs quartiers après la fin des travaux du raccordement de la région au gaz naturel, ainsi que la réalisation d’un stade de proximité. Le P/APC de Tichy a expliqué que la distribution de l’eau potable souffre de perturbations à cause de l’obstruction des canalisations, tout en promettant de faire le nécessaire pour le règlement de ce problème. Pour la remise en l’état de la chaussée abîmée par les travaux de la pose des canalisations du gaz, il a informé que les services de la direction de concession de l’électricité et du gaz ont été avisés à cet effet et qu’ils ne tarderont pas à prendre en charge cette revendication. Quant au stade de proximité dont a bénéficié la commune, son affectation doit faire l’objet d’une délibération.

«Nous avons déjà bénéficié de deux stades que nous avons réalisés au niveau de deux agglomérations disposant chacune de deux mille habitants. Un projet d’un troisième stade nous a été attribué par l’APW. Nous allons nous réunir prochainement pour décider de son affectation», a-t-il déclaré. Par ailleurs, les villageois de Tayma, dans la municipalité d’Aït Djellil, ont maintenu, jeudi dernier encore, le blocus sur le siège de leur APC pour exiger une prise en charge concrète de leurs doléances liées à l’amélioration de leur cadre de vie. Routes impraticables, pénuries récurrentes d’eau potable, réseau d’assainissement des eaux usées inexistant sont autant de lacunes qui rongent les habitant de Tayma. «Notre village est délaissé par les autorités. Nous sommes au cinquième jour de notre action de protestation, mais personne n’a daigné nous contacter pour prendre parole avec nous», tempête un représentant de ce village «sinistré».

B. S.

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