La RN5 barricadée !

Partager

Des citoyens d’Ouled Bellil sont passés à l’action hier en fermant dès les premières heures de la matinée le tronçon de la RN5, à proximité de l’intersection du chemin de wilaya n°127.

Par conséquent, des milliers d’automobilistes se sont retrouvés pris dans un embouteillage monstre, ce qui en a obligé certains à faire demi-tour sur une dizaine de kilomètres pour rejoindre l’autoroute à partir de l’échangeur de Sonda.

Les protestataires d’Ouled Bellil ont barricadé la route avec des pierres, des pneus enflammés et autres objets hétéroclites, exigeant la venue du wali «pour constater de visu l’état lamentable» de leur quartier. Un quartier distant d’à peine deux kilomètres du chef-lieu de wilaya. La veille déjà, soit lundi matin, des citoyens de la même localité avaient observé un sit-in devant le siège de la wilaya avant d’être reçus par le représentant du chef de cabinet du wali.

Une entrevue qui n’a pas, semble-t-il, porté ses fruits, puisque les mêmes citoyens ont corsé leur protestation, en fermant la RN5, le lendemain. «Nous en avons assez d’être traités comme des moins-que-rien… Le mutisme des autorités face à notre situation ne peut être interprété que comme du mépris», s’insurge un jeune à l’adresse des automobilistes qui tentaient de le convaincre de libérer la route.

«Nous ne partirons pas d’ici sans que le wali vienne voir nos conditions de vie. Les citoyens de Lakhdaria, qui ont bloqué l’autoroute pour revendiquer de l’eau potable, ont eu gain de cause, pourquoi pas nous ?! Ce n’est qu’avec ces fermetures que nos dirigeants semblent comprendre notre détresse. Nous exigeons une commission d’enquête pour faire la lumière sur l’absence de projets d’aménagement urbain dans notre cité qui dépend de l’APC de Bouira, une des communes les plus aisées en matière de recettes fiscales», lance un autre protestataire.

Les habitants d’Ouled Bellil certifient avoir épuisé tous les recours légaux en matière de doléances, avec des écrits à toutes les administrations, pour les alerter sur l’état des routes et réclamer le raccordement au réseau électrique, au gaz naturel, à l’AEP… mais en vain : «Nos enfants sont déposés sur la RN5 par les transporteurs qui refusent d’assurer la desserte Ouled Bellil – Bouira. Ils sont obligés de traverser la RN5 avec tous les risques et dangers que cela comporte. Nous ne pouvons rester impassibles devant cette situation suspendue telle une épée de Damoclès sur nos têtes», indiquera M. Moussa tout en brandissant plusieurs écrits avec des accusés de réception restés lettres mortes, selon lui.

A signaler que le maire de Bouira, résident dans le même quartier que les protestataires, a tenté de prendre attache avec les manifestants en les invitant à une rencontre pour débattre des problèmes soulevés, mais ceux-ci ont refusé : «Nous avions sollicité ce même maire à maintes reprises mais il s’est toujours contenté de nous faire des promesses sans lendemain. Nous resterons ici jusqu’à satisfaction de nos revendications et nous continuerons de barricader cette route aussi longtemps qu’il le faudra», menace un jeune de la localité.

A signaler que l’encombrement provoqué par la fermeture de la RN5 s’est rapidement propagé jusqu’à l’autoroute, qui était déjà saturée par les bouchons à cause de travaux qui traînent en longueur depuis bientôt trois mois. Ceci en plus des accidents dus à la chaussée glissante et aux conditions météorologiques.

Hafidh Bessaoud

Partager