La ville paralysée

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Plusieurs centaines de citoyens ont répondu présents à l’appel d’un comité représentant le Hirak pour adhérer au mouvement de protestation qui a paralysé le chef-lieu de daïra avant-hier. En premier lieu, une grève générale a été observée par tous les commerçants de la ville de Bechloul. Même les établissements scolaires ont été désertés dès les premières heures de la matinée. Collégiens et lycéens se sont d’ailleurs retrouvés sur la RN 05, où ils ont improvisé une marche en direction du siège de l’APC. Pendant ce temps, au niveau de la mairie, la foule avait envahi le hall de l’APC pour barricader la porte du bureau des élections à l’aide de deux planches et de quelques clous, en scandant «Ulac l’ vote !».

Après cette action, un meeting a été animé pour exiger la libération des détenus d’opinion, dont Karim Boutata, un activiste du Rassemblement action jeunesse (RAJ), natif de la région et incarcéré à la prison d’El Harrach depuis mercredi dernier. «Karim se porte bien, son moral est solide et il est confiant en l’avenir du Hirak», révèlera l’un de ses amis lui ayant rendu visite. D’autres orateurs se succéderont à la tribune pour dénoncer la répression qui s’abat sur des jeunes et moins jeunes incarcérés pour avoir exprimés leurs idées. Aussi, les intervenants insisteront longuement sur le rejet de l’élection présidentielle.

Après les prises de paroles, la marche s’est ébranlée du siège de l’APC de Bechloul, en passant par la RN 05 devant le siège de la daïra, avant de remonter vers le siège de la Sûreté de daïra et de la brigade de Gendarmerie. Tout le long de cet itinéraire, les manifestants, arborant l’emblème national ainsi que le drapeau amazigh, ont scandé des slogans hostiles au pouvoir et exigé la libération des détenus d’opinion. Ils ont également rejeté l’élection présidentielle du 12 décembre prochain. «Libérez les otages !», «Ulac l’vote ulac !», «Y en a marre des généraux» et autres slogans appartenant désormais au Hirak ont été repris en chœur par la foule pendant plus de deux heures qu’a duré la marche.

Cette dernière s’est achevée par les slogans «Silmiya, silmiya» avant que la foule se disperse dans le calme. Quelques minutes après cette action, les citoyens de la commune voisine d’El Adjiba se sont rendus massivement au siège de l’APC pour sceller le bureau des élections. A noter que la veille, le bureau des élections de la commune limitrophe d’El Esnam a connu le même sort.

Hafidh Bessaoud

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