L’addiction au virtuel en débat

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Le campus d’Aboudaou de l’université de Béjaïa abritera le 14 janvier prochain le 1er colloque national autour du thème «L’addiction au virtuel : de l’usage à la dépendance, une problématique émergente en Algérie ?»

Pour les organisateurs (une collaboration triangulaire qui réunit les facultés de sciences humaines et sociales et de médecine associées à au laboratoire «Santé mentale et neuroscience»), ce «colloque sera une opportunité offerte aux intervenants de différents domaines et spécialités (psychiatrie, psychologie, sociologie, sciences de la communication…), d’échanger leurs réflexions autour de cette thématique d’actualité et comprendre ce qui se joue derrière les différentes conduites d’addiction et comment les praticiens peuvent intervenir auprès des addicts, afin de les faire distancier du virtuel, tout en s’intégrant dans la vie réelle et en permettant un équilibre et un compromis entre le principe de réalité et celui du plaisir».

Lors de ce 1er Colloque, les intervenants mettrons, notamment, l’accent sur «la notion d’usage, de gratification et de redéfinition du lien social dans un monde hyper-connecté, à partir des études théoriques et pratiques réalisées, entre autres, en Algérie». «Échanger et approfondir les connaissances sur l’hyper-connexion et ses notions connexes, présenter les recherches réalisées en Algérie, créer un réseau national de recherche sur la question, assurer une prise en charge des sujets addicts et de leurs familles par des moyens efficaces basés sur des travaux scientifiques» sont autant de sujets qui seront également débattus.

Depuis des années, a-t-on souligné, «les TIC peuvent, en dépit de leur utilité, entraîner un usage excessif chez les internautes, capable d’engendrer un dédoublement d’existence fractionnée en deux dimensions : une vie réelle et une autre virtuelle». Pire que cela, a-t-on alerté, «une addiction au monde virtuel a vu le jour, d’où la nécessité de redéfinir les rapports du sujet à la réalité», précisant, qu’aujourd’hui, l’appropriation d’«outils à communiquer» a largement permis de dépasser leur usage, comme moyen d’échange d’informations pour se transformer en une dimension de la vie individuelle et sociale des êtres humains».

«L’appropriation d’un Smartphone, d’un micro-ordinateur portable, d’une tablette ou tout autre outil connecté est devenue un phénomène social, notamment avec la démocratisation des TIC et de leur usage. Il est rare de trouver une personne qui n’en possède pas. Cependant, ces usagers peuvent progressivement développer des conduites de dépendance facilitées par le recours excessif et répétitif et justifié par l’utilité de ces TIC dans leur vie quotidienne, individuelle, socioprofessionnelle, parfois au point de refléter une dimension spéculaire (…)», s’est-on alarmé.

Ainsi, une nouvelle problématique qui traite la dépendance des usagers aux TIC et dans laquelle sont évoqués les concepts d’addiction, d’hyper-connexion, de cyberdépendance… a vu le jour dans le but de rendre compte de l’intensité et de la fréquence de l’usage, en termes de temps et de gratification chez les usagers «dépendants» ou «addicts». A noter que «l’intérêt excessif aux différentes applications des TIC, surtout les réseaux sociaux (facebook, tweeter, messagerie…), met en exergue deux problématiques majeures chez l’usager, à savoir : le problème de dépendance et celui de la confusion entre ce qui est réel et ce qui est virtuel», a-t-on fait remarquer.

F. A. B.

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