Le conflit s’enlise !

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La crise qui secoue depuis début juillet la commune de Tifra, dans la daïra de Sidi-Aïch, à une soixantaine de km à l’Ouest de la ville Béjaïa, s’éternise.

Pour faire valoir leurs revendications sociales, des habitants de cette municipalité sont allés jusqu’à ériger un mur en dur pour bloquer l’accès à la mairie. Les problèmes des habitants de Tifra sont, à peu de chose près, identiques à ceux des autres villages de la wilaya. Ils se rapportent, essentiellement, au manque d’eau, surtout par ces temps caniculaires, au gaz de ville, qui n’alimente pas l’ensemble des foyers, et à l’état délabré des routes. Ce qui a exacerbé la colère des frondeurs, c’est l’«absence d’une oreille attentive aux difficultés qu’on vit au quotidien», regrettent-ils.

Interrogés, des habitants déclarent que s’ils sont arrivés à une action aussi radicale c’est parce que les élus de leur commune, qu’ils accusent au passage de «de favoritisme et du « villagisme »», «n’ont pas daigné répondre à leur plate-forme de revendications». Aux autorités de wilaya, les protestataires demandent, en premier lieu, l’envoi d’une commission d’enquête «pour constater la mauvaise gestion de la commune». Abordant l’AEP, un villageois soutient que par cette canicule de juillet, l’eau ne coule dans son foyer qu’une seule par… mois. Un autre déplorera l’absence de chauffage au niveau de l’école du village, «alors que le réseau du gaz naturel passe à côté de cet établissement !», s’exclame-t-il.

A signaler, par ailleurs, que cette fermeture pénalise lourdement des administrés locaux en quête de documents de l’état civil ou autres.

Le maire s’explique

Dans un post sur sa page Facebook, le maire de Tifra, Rabah Meksem, soutient que «le siège de la commune est fermé par un groupe de citoyens manipulés par des gens sans scrupules et motivés par des intérêts purement personnels et des considérations politiciennes qui n’ont rien à voir avec le développement». Il assène : «La fermeture de l’entrée principale du siège par un mur par ce groupe, malgré l’intervention de l’exécutif pour apaiser les esprits, qui s’en est suivie par des injures, menaces et accusations de tous genres, explique, à elle seule, l’acharnement et les motivations des instigateurs de cet acte fâcheux plus que condamnable».

L’édile communal clora sa déclaration en appelant les protestataires «à revenir à de meilleurs sentiments et à penser réellement à l’intérêt de la commune», en faisant en sorte que cet «incident ne se reproduise plus». Dans un autre post, le même maire indique que les problèmes soulevés par les habitants du village Tifra ont été partiellement pris en charge. A ce propos, il explique que «tous les engagements de la commune ont été honorés», citant «la réfection des conduites de l’AEP et l’augmentation des quotes-parts destiné au village à partir de la chaîne intercommunale (au lieu de 3/7 elle est passée à 5/7), en attendant, poursuit-il, l’achèvement de l’opération raccordement de la chaîne intercommunale au barrage Tichy Haf qui va intervenir incessamment».

«Quant à la réfection de conduite de refoulement à partir de station de refoulement Taourirt Amrouche vers Assamn, elle est mise en service et achevée», affirme le maire, qui fait savoir qu’il ne reste que le répartiteur de Tabarrant, où une entreprise est à l’œuvre. Au plan aménagement urbain, M. Meksem indique qu’en plus de l’opération réalisée sur le sectoriel, une opération d’achèvement est engagée. D’ailleurs, signale-t-il, «l’entreprise a eu son ODS est elle va intervenir incessamment».

Dans le secteur de l’éducation, Rabah Meksem précise avoir, «depuis 2010, commencé à batailler pour l’inscription d’un groupe scolaire au profit du village Tifra», signalant qu’un choix de terrain avait été fait au niveau de l’ancienne école et que la commune «avait procédé à son nettoyage, avec l’établissement d’un relevé topographique suivi d’un arrêté de transfert signé par le wali de l’époque». «Mais hélas, poursuit-il encore, des spécialistes de la l’intox et de la manipulation, qui ont participé avec nous de A à Z, ont manipulé les propriétaires qui sont revenus sur leur décision sous prétexte que le terrain vaut plus cher (…), ce qui nous a contraints de changer de site (…).

La suite tout le monde la connaît». Au sujet du foyer de jeunes, le P/APC indique avoir adressé plusieurs demandes à la DJS et à la wilaya pour son équipement au même titre que les trois autres foyers qui attendent leur dotation en matériel. S’agissant de l’arrêt des travaux de raccordement au gaz naturel, il déclare qu’«il s’agit exclusivement d’un problème d’entreprise défaillante». Néanmoins, assure-t-il, «les démarches auprès de la Sonelgaz et de la wilaya sont en cours pour résilier avec l’entreprise et la remplacer par une entreprise performante», soulevant, dans la foulée, «le problème d’opposition au passage de la conduite diamètre 250 au milieu du village par certains instigateurs qui dénoncent le retard aujourd’hui».

Concernant le logement social, il explique que «le maître d’ouvrage, qui est l’OPGI, est confronté à une opposition d’un groupe qui a arrêté les logements de Assam, Fettala avec la bénédiction de gens qui réclament les logements et conspirent toujours avec ces individus au su et au vu de tout le monde pour le blocage de tous les projets de développement(…)». Le maire de Tifra invite, enfin, les élus de l’opposition à «accompagner la commune dans son essor de développement, en proposant objectivement des solutions au lieu de surfer sur une contestation de citoyens, quelles que soient leurs revendications».

B Mouhoub et F. A. B.

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