Le doyen accusé de complicité avec les grévistes

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Depuis plusieurs jours, le département de langue et culture amazighes de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa traverse une zone de turbulences.

En effet, des enseignants, au nombre de 26, réclament mordicus «le départ de la cheffe du département». Les enseignants grévistes se disent aussi victimes, entre autres, «de marginalisation et de harcèlement quotidien, de rapports créés de toutes pièces à leur encontre, de manque de respect à leur égard…».

Dans son bras de fer avec les contestataires, l’équipe pédagogique du département de langue et culture amazighes de l’université de Béjaïa accuse directement le doyen de la faculté des lettres et des langues, responsable hiérarchique direct, d’être «l’instigateur» de ce mouvement de grève.

«(…) Nos collègues, enfreignant les règles de l’éthique et de la déontologie, ne se sont pas contentés par des tergiversations, voire la complicité patente et avérée, des responsables hiérarchiques, à l’image du doyen de la FLL», accuse l’équipe pédagogique du DLCA, expliquant que les enseignants grévistes «ont négocié en catimini avec le doyen de la faculté des lettres et des langues, responsable hiérarchique direct qui est censé faire respecter la loi.

Dans sa réponse aux enseignants contestataires, l’équipe pédagogique comprenant la cheffe du département, le chef de département adjoint chargé de la pédagogie, le responsable de la filière, le président du comité scientifique, le responsable du domaine de langue et culture amazighes, précise qu’ «aucune équipe n’a été installée durant les vacances de décembre, puisque la cheffe de département en poste n’a jamais démissionné contrairement aux affirmations des enseignants grévistes.»

Enfonçant le clou, l’équipe pédagogique croit savoir, en outre, que «le doyen, agissant de concert avec les contestataires, rêvait d’installer une nouvelle équipe bien avant cette date et a remué ciel et terre pour arriver à ses fins», soulignant que la réussite du département de langue et culture amazighes de Béjaïa le «dérange et lui siérait de le voir à la traîne des autres départements, en mettant à la tête des enseignants dont la discipline est le dernier des attributs, qui n’ont jamais participé à la vie de notre structure et qui, pire encore, ont même interdit aux étudiants d’assister aux différentes manifestations scientifiques sous peine de sanctions dans l’évaluation.»

Pour les responsables du DLCA de l’université de Béjaïa, la grève enclenchée depuis des jours par ces enseignants serait «illégale». «Nos collègues qui se sont constitués en collectif, excellant dans l’art du chantage, ont déclaré une grève sans préavis, sans en informer la cheffe du département, alors que la grève avait même commencé une semaine avant la date annoncée prenant ainsi en otage les étudiants qui étaient déjà pénalisés par la fermeture du campus durant six semaines (…) et ont tout fait pour mobiliser les étudiants contre la direction du département», dénonce-t-on, en faisant observer que le bilan de l’équipe pédagogique est, somme toute, «positif».

F. A. B.

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