«Le FLN a pris en otage l’APC»

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Des élus du PT et indépendants n’hésitent plus à dénoncer la gestion du maire et les élus du même parti, le FLN. «Huit mois après l’installation de l’exécutif communal, aucun progrès n’a été enregistré dans la gestion des affaires de la municipalité. Nous, élus et membres de l’exécutif, sommes conscients de cette situation difficile que traverse notre commune.

Nous sommes dans l’obligation de dégager toute responsabilité de ce qui est devenu une prise d’otage de l’APC par son président et ses élus FLN que la commune a des difficultés à résoudre, en l’absence d’une gestion participative, collégiale, efficace et transparente.» C’est ce qui ressort de la déclaration rendue publique par les élus Hamid Nezlioui et Mohamed Saidani, respectivement, vice-président (PT) et vice-président (indépendant). Tous deux étaient, pour rappel, têtes de liste aux élections de novembre 2017.

Pour étayer leurs propos, les signataires de ce document citent de nombreux dysfonctionnements au sein de cette APC débloquée depuis plus d’une année, et ce au lendemain des élections communales de novembre 2017. Ils signalent également à leurs concitoyens que la majorité des projets inscrits sont à l’arrêt ou toujours pas lancés, en plus de la situation catastrophique des établissements éducatifs à la veille de la rentrée scolaire.

En outre, ils décrient l’occupation illégale de la crèche communale et de la bibliothèque ainsi que des locaux destinés aux jeunes par les amis du maire. Par ailleurs, les deux membres de l’exécutif communal évoquent le cas du matériel complet destiné à l’antenne de la mairie de Boumahni, éparpillé au niveau du parc communal. «Toutes les situations facturées font l’objet d’arrêt et de reprise des travaux pour camoufler les retards et les pénalités», poursuivent-ils, tout en soulignant dans leur déclaration le dysfonctionnement total au niveau du parc et de l’administration, causé par la gestion du personnel basée sur le favoritisme.

Ils dénoncent, par ailleurs, la répartition sans le moindre critère des aides à l’habitat rural, en donnant l’exemple d’un vice-président ayant déposé son dossier en 2019 pour en bénéficier au même titre que ceux l’ayant fait en 2014, sans oublier de rappeler que les box commerciaux métalliques ont été distribués sans aucun critère et sans contrat, dont certains sont devenus des lieux de débauche, au lieu-dit «Tighilt N’Amar Aïssa» à proximité d’une école primaire.

Le cas des 120 logements à l’arrêt n’a pas été omis par les signataires de cette déclaration, alors que le projet des 80 logements avance timidement. A noter la dégradation totale de l’environnement à Boumahni, où les élus du FLN ont rouvert la décharge publique sauvage, alors que l’APC a signé une convention avec le CET de Draâ El-Mizan. Il en est de même pour les salles de soins de la commune à l’exception de celle d’Aïn Zaouia que le maire n’a pas voulu mettre en service, alors que les travaux sont achevés, pendant que celle du chef-lieu bénéficie d’une clôture, au lieu d’être démolie. Il est de ce fait demandé l’inscription d’un projet de réalisation d’une polyclinique à sa place. Sans oublier la gestion anarchique du personnel caractérisée par un manque de registres de consommation du carburant, des pièces de rechange et des fournitures de bureau, en plus de l’arrêt des travaux au niveau du stade communal à la veille du lancement de la saison sportive 2019-2020.

Ce sont autant de griefs relevés par les deux élus. «Partant de ce constat d’échec à gérer une institution appartenant à l’Etat et au seul peuple, il est de notre devoir de vous faire part de nos appréhensions quant à des dysfonctionnements graves à l’avenir, en l’absence d’une volonté et d’une gestion transparente. Enfin, nous réitérons notre engagement à honorer notre mandat d’élus et à assumer nos responsabilités qui consistent à défendre les intérêts de nos concitoyens», concluent les deux membres de l’exécutif.

C’est dire que l’avenir de l’exécutif communal de cette municipalité, qui trouve des difficultés à assurer son développement local, est incertain. Il est utile de rappeler qu’au lendemain des élections de novembre 2017, qui ont donné une majorité relative au FLN avec seulement quatre sièges, les indépendants, les élus du RCD et ceux du PT avaient refusé de travailler avec le maire FLN. Ce n’est qu’au mois d’octobre 2017 qu’une alliance a été scellée entre le FLN et les autres élus issus du RCD (1), du PT (1), un indépendant et deux élus FFS dont un a déjà démissionné de l’exécutif afin de débloquer l’APC.

Amar Ouramdane

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