Le malaise persiste à Alcost

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Les travailleurs de l’entreprise Alcost (Algérienne du Costume) de Béjaïa ont poursuivi, hier encore, leur grève illimitée, enclenchée la veille, pour dénoncer le renoncement de la direction de ce complexe du textile à son engagement portant sur l’application de leur plate-forme de revendications socioprofessionnelles, comme négocié, au début de ce mois de mai, a indiqué B. Atmane, représentant syndical des grévistes. «Nous avons décidé de recourir à cette grève pour protester contre le volte-face de la direction de notre entreprise, qui a renoncé à son engagement d’appliquer les nouvelles augmentations dans les salaires en ce mois de mai avec effet rétroactif à partir du mois d’avril.

Pourtant, lors des négociations que nous avons eues avec la direction d’Alcost, à la suite des débrayages précédents, elle nous a promis de prendre en charge nos doléances. Toutefois, jeudi dernier, elle nous a informé qu’elle revient sur sa décision, arguant qu’elle doit être validée par le conseil d’administration», a expliqué une source ouvrière. Pour rappel, au mois de janvier dernier, les travailleurs de cette société, employant plus de 700 ouvriers et spécialisée dans la production des ensembles chemises/pantalons ont organisé un débrayage et une journée de protestation pour réclamer l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles.

Ils exigent essentiellement la revalorisation des salaires et la régularisation des contractuels, tout en dénonçant, au passage, leur exploitation par l’employeur. «Cela fait des années que nous demandions à la direction de l’entreprise de revoir à la hausse nos salaires qui sont très modestes et d’améliorer nos conditions de travail. Toutefois, rien n’est fait à ce jour», tempête une ouvrière.

À noter que ce complexe du textile fait partie des onze entreprises publiques implantées dans la wilaya de Béjaïa, ayant bénéficié, il y a plus de quatre ans, des aides de l’État dans le cadre du plan de développement relatif à l’assainissement et la modernisation des entreprises publiques économiques, initiée par le ministère de l’Industrie et des mines en 2013.

Parmi ces onze entreprises sauvées d’une faillite certaine, cinq activent dans le secteur du textile. Il s’agit des entreprises ALCOST, ALFADITEX, SENTEX de Kherrata, ALCOVEL et ICOTAL. Des centaines de milliards de dinars ont été injectés par l’État aux caisses de ces entreprises publiques pour les redynamiser afin qu’elles puissent faire face à une rude épreuve imposée par des importateurs, qui inondent le marché national par les marchandises provenant de la Chine et de la Turquie.

B. S.

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