Le stress hydrique s’installe

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Une dizaine de localités de la wilaya de Boumerdès sont confrontées à la pénurie d’eau potable. Les assurances des responsables du secteur quant à la disponibilité de ce liquide vital ne semblent pas avoir un effet sur le terrain, puisque l’eau arrive toujours au compte-gouttes dans les robinets de milliers de foyers à travers, notamment, les localités de l’Est et du Sud-est de la wilaya.

Pourtant, plusieurs opérations de développement du secteur de l’hydraulique avaient été réalisées à travers différentes communes pour parer au manque d’eau. Force est de constater que le renforcement de l’alimentation potable n’a pas suivi.

Un ancien responsable de l’hydraulique ampute cette pénurie à la «mauvaise gestion de cette ressource à plusieurs niveaux». Le problème, selon lui, n’est pas d’ordre infrastructurel, «étant donné que les ouvrages hydrauliques existent et sont même renforcés dans certaines régions», note-t-il.

A rappeler que la direction de l’hydraulique est sans responsable depuis près de deux ans. Le salaire des travailleurs est géré, selon une source, par le ministère de tutelle. Même les projets du secteur sont gérés et suivis par la tutelle, dit-on encore.

Ce stress hydrique n’a pas été sans provoquer des tensions et des actions protestations à travers plusieurs communes rurales. C’est le cas à Khemis El-Khechna, la plus dense commune de la région, où plusieurs citoyens sont sortis manifester leur colère. Les hauteurs de Thénia sont également confrontées à la même insuffisance, de même que les villages Béni Arab, Tala Maâli ainsi Ouled Ali, sans eau depuis plusieurs semaines.

A Tala Maâli, les sources d’eau sont à sec et certaines ont même disparu du fait de l’utilisation de dynamites au niveau des carrières d’agrégats limitrophes. Les points d’eau restants sont pollués par les eaux usées et l’activité avicole anarchique. La semaine écoulée, les habitants de ce petit village, qui manque par ailleurs de presque tout, ont fermé la route menant vers le chef-lieu de la commune.

Cette action de protestation a provoqué des bouchons montres sur la RN5. Dans la daïra des Issers, l’eau se fait également rare dans les localités rurales, particulièrement à Timezrit et à Chabet El Ameur. Mercredi dernier, des représentants du village Chabet El Ameur ont rencontré des responsables de la daïra mais la réunion s’est terminée en queue de poisson.

Alors que les villageois endurent la soif, le projet devant alimenter la région, depuis la station de dessalement de Cap Djinet, est bloqué pour «manque de financement». Les citoyens devront encore prendre leur mal en patience avant que des solutions définitives ne soient apportées au problème du stress hydrique.

Youcef Z.

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