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RACHID SEKAK, expert financier : «L’endettement extérieur, une solution partielle»

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Lors de son intervention, hier, sur les ondes de la Chaîne III, Rachid Sekak, expert financier et ancien directeur de la dette extérieure à la Banque d’Algérie, a indiqué que «l’endettement extérieur n’est qu’un moyen temporaire et une solution partielle pour résoudre les problèmes de déséquilibre économiques». Selon lui, la dette extérieure ne peut se substituer totalement à la planche à billets parce que les niveaux des déficits budgétaires et de la balance des paiements sont «actuellement élevés, l’endettement extérieur ne pourra alors pas être une solution».

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Et de préciser : «L’endettement extérieur n’est qu’un moyen d’atténuer dans le temps les coûts qui seront associés aux mesures à prendre pour revenir à des équilibres budgétaires», a insisté Rachid Sekak. Ce dernier a également estimé que le pays vit au-dessus de ses moyens et qu’il est en déficit de ressources, ajoutant que les finances publiques telles qu’elles sont aujourd’hui «sont insoutenables». «Il faut ajuster», a-t-il plaidé. «En raison de l’effondrement de la fiscalité pétrolière, nous avons maintenu un niveau très élevé de dépenses publiques. Le déficit atteint alors un niveau représentant les 15% du PIB, alors que les pays européens ne peuvent dépasser les 3% », a-t-il fait remarquer.

L’ancien premier responsable de la dette extérieure à la Banque d’Algérie rappelle, au passage, que le Fonds de régulation des recettes, ce qui constitue en quelque sorte le carnet d’épargne pour un ménage, a été vidé en moins de 18 mois car «on a préféré continuer à vivre au-dessus de nos moyens». Toujours d’après l’intervenant, si aucune mesure ne sera prise pour gérer les déficits budgétaires, les problèmes s’aggraveront. De ce fait, il juge important de ne pas réfléchir dans l’urgence mais plutôt dans la durée et de mettre en place un programme qui permettra de sortir de ces déséquilibres. «Il faut définir une trajectoire budgétaire et élaborer un programme de réforme structurelle. L’urgence en économie ne règle rien», a suggéré Rachid Sekak. Et de poursuivre : «Il n’y a pas de miracle.

Comme pour un ménage, on doit choisir entre augmenter ses revenus ou réduire ses dépenses ou les deux à la fois.» Et en ce qui concerne les équilibres extérieurs, l’invité de la Radio nationale dira : «Nous avons la chance de disposer encore d’un niveau de réserves de change suffisant pour nous permettre de tenir encore trois ou quatre ans mais au niveau du budget, ce sont des mesures urgentes.»

Samira Saïdj

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