Les candidats prônent des réformes tous azimuts

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L’instauration d’un large dialogue national, comme source de réforme politique à engager au-delà de l’élection présidentielle du 12 décembre prochain, est le maître mot des candidats depuis le lancement de la campagne électorale. Hier, au 17e jour de celle-ci, les cinq candidats ont renouvelé leur engagement à instaurer les bases d’un dialogue national, auquel seront conviées toutes les forces vives de la nation pour en sortir une feuille de route à même d’asseoir une réforme politique où l’État de droit sera la base, à tous les niveaux des institutions de la République.

L’instauration d’une «nouvelle République» est l’aspiration du candidat Abdelmadjid Tebboune qui croit, à travers cette proposition, répondre aux aspirations du peuple exprimées depuis le 22 février dernier, a-t-il dit. Tebboune évoque une Constitution «révisée et remaniée en profondeur» qui consacre la démocratie, une «séparation stricte» des pouvoirs, le renforcement des pouvoirs de contrôle du Parlement, et le «fonctionnement harmonieux» des institutions.

L’objectif, selon l’ancien Premier ministre, consiste, également, à protéger les droits et libertés du citoyen, à éviter toute dérive autocratique à travers la mise en place de «contrepouvoirs» efficaces, consacrer «l’inviolabilité et l’immuabilité» de la limitation du mandat présidentiel à un seul renouvelable une fois, «limiter» l’immunité parlementaire aux actes et propos intervenant dans le cadre de l’activité parlementaire. La refonte du code électoral figure également dans le programme du candidat Tebboune.

Le programme de l’ancien Premier ministre prévoit aussi de favoriser l’émergence d’une «nouvelle génération d’élus compétents et intègres», «bannir définitivement» la collusion entre argent sale et politique par des dispositions pénales. Quant au candidat du RND, Azeddine Mihoubi, il promet que les reformes politiques qui seront engagées «répondront aux revendications populaires exprimées par la majorité des citoyens» durant le Hirak, en consacrant l’État de droit et garantissant la justice sociale.

C’est ainsi qu’il propose, s’il est élu le 12 décembre, d’engager un «large débat national» qui sera organisé avant d’engager un processus de révision de la Constitution, par voie référendaire, explique-t-il. La nouvelle Constitution promise par Mihoubi consacrera, notamment, «la séparation et l’équilibre des pouvoirs et affirmera le contrôle de l’action de l’exécutif par le législatif» et «l’indépendance de la justice en accordant l’autonomie du Conseil supérieur de la magistrature par rapport au président de la République».

Une nouvelle Constitution qui «renforcera» le rôle et le pouvoir des institutions de la République, les organes de contrôle bénéficieront d’une «totale indépendance», prévoit-il, et leurs missions respectives «seront orientées vers la défense des intérêts de la nation et non des personnes». Les réformes promises par l’ancien ministre de la Culture concerneront également le parlement qui verra son «rôle renforcé par sa consultation systématique, par le pouvoir exécutif, sur les grandes décisions à engager au nom de l’État algérien».

La révision de la Constitution au cœur de la campagne

Le candidat Abdelaziz Belaïd, lui, prône l’édification d’institutions «en mesure de refléter la puissance et la place de la future nouvelle République», en s’engageant pour une révision de la Constitution ainsi que l’ensemble de textes législatifs relatifs aux réformes. Il s’est engagé, lui aussi, à ouvrir un dialogue «sérieux, sans exclusive, avec l’ensemble des Algériens» pour diagnostiquer la situation en prévision de l’édification d’une «nouvelle République bâtie par les Algériens et fondée sur l’égalité, le travail et la loi».

Le candidat Ali Benflis soutient que son programme électoral se veut «une transition globale» dont l’objectif est «la modernisation politique, économique et sociale du pays», répondant aux aspirations «justes et légitimes» du Hirak. Il fixe, dans ce cadre, un ensemble de priorités pour «remettre, au plus tôt, l’État national en ordre de marche» avec, en premier lieu, des «institutions légitimes du sommet à la base», et en mobilisant le peuple autour d’un «projet national» dans lequel il pourra voir une «traduction fidèle» de ses ambitions et de ses aspirations.

Il propose, à cet effet, «une transition politique sous la forme d’une transition démocratique», reposant sur «sept chantiers prioritaires: institutionnel, constitutionnel et judiciaire, ainsi que des chantiers sur les libertés, les droits, les médias, la moralisation de la vie publique en général et de la vie politique en particulier, ainsi que la gouvernance moderne». Selon lui, il s’agit, tout particulièrement, de «transformer l’État national en un État de droit ainsi que de la refonte des ordres constitutionnel et institutionnel de manière telle que l’exercice des responsabilités politiques soit soumis, en permanence, au contrôle».

Le candidat du mouvement El-Bina, Abdelkader Bengrina, promet, de son côté, de bâtir une «Algérie nouvelle» à travers des réformes politiques et constitutionnelles «profondes» dans le cadre d’un dialogue national «global, représentatif et sans exclusive», ouvert à tous les acteurs quelle que soit leur tendance.

Synthèse de M. A. T.

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