Les communaux en grève illimitée

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Les fonctionnaires de la mairie de Yattafen relevant de la daïra de Béni Yenni ont entamé, hier, une grève illimitée.

Sur des affiches placardées un peu partout dans les lieux publics, les communaux ont justifié leur décision par le fait que leurs droits soient «bafoués». «Nous, communaux de Yattafen, informons l’ensemble des citoyens et citoyennes de la fermeture du siège de la commune à partir du 15/01/2020 jusqu’à la prise en charge définitive de nos droits bafoués», peut-on lire.

A noter que les travailleurs de la mairie de Yattafen ont radicalisé leur mouvement, au premier jour de son déclenchement, en procédant à la fermeture du siège de l’APC. Conscients des désagréments que leur grève causera à la population, les communaux disent ne pas avoir «d’autre choix que de paralyser la commune pour se faire entendre».

Et de poursuivre : «Certes, cette grève ne fera qu’empirer la situation que vit la mairie de Yattafen, mais «c’est l’unique solution qui nous reste pour nous faire entendre. Nous avons déjà fait grève une fois, mais les autorités et les responsables locaux ne nous ont pas pris au sérieux et n’ont trouvé qu’une solution provisoire au versement de notre salaire. Seulement, notre problème ne se limite pas au salaire qui, d’ailleurs, est toujours en suspens du fait que le service de comptabilité de notre commune et particulièrement son responsable ne fassent aucun effort et agissent à leur guise sans qu’ils soient ni rappelés à l’ordre ni sanctionnés. Pis encore, ce même responsable a bénéficié d’une promotion dès qu’il a commencé à saboter, car c’est le terme qu’il faut, la mairie.».

Présentement, le service comptabilité de l’APC de Yattafen serait la source de tous les maux du fait que même les entreprises exerçant dans cette commune n’aient de cesse de réclamer et peuvent même ne plus soumissionner dans cette commune à cause des multiples erreurs et retards dans le payement de leurs redevances faites par le service de comptabilité à sa tête son chef, qui fait la pluie et le beau temps.

Sur ce point, tous les chefs d’entreprise rencontrés ont été unanimes à dire : «La dernière fois, nous avons écrit aux autorités compétentes pour dénoncer la trésorière. Cette dernière, en fin de compte, manquait juste de communication. Après l’avoir rencontrée, nous avons constaté de visu que tous le retards et fautes incombent à ce comptable communal, qui ne fait pas son travail. Il est la cause de tous les retards et erreurs dans nos factures.»

Après, ce fut au tour des fonctionnaires de cette mairie de s’en prendre au service comptabilité. A demi-mot, certains d’entre eux ont pointé du doigt son chef et encore plus les responsables de la mairie à leur tête le S/G. Ce dernier, selon eux, reste les bras croisés ou répond à tout le monde : «Je vais voir la cheffe.»

Signalons que cette grève est suivie par la majorité des travailleurs de cette commune et que les affiches placardées au chef-lieu ne portent le cachet d’aucun syndicat. Il y a lieu de noter, par ailleurs, qu’entre les travailleurs, le courant ne passe pas. D’ailleurs, il y a quelques jours, a-t-on appris, deux fonctionnaires de la mairie en sont arrivés aux mains, le jour de l’installation de la cellule syndicale du SNAPAP. Et comme le disent beaucoup de citoyens de la commune «rien ne va plus dans notre mairie, il n’y a que le service de l’état-civil qui fonctionne».

Et de poursuivre : «Il est temps que les autorités de wilaya interviennent, avant que la population n’arrive à un point non retour.» Pour revenir à la grève entamée par les fonctionnaires, elle risque de perdurer, car leurs problèmes sont profonds. En guise de conclusion, ils ont ajouté : «N’oublions pas notre misérable salaire, qui est toujours en suspens à cause d’un agent qui agit à sa guise.»

M. A. B.

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