Les élèves dans l’attente de la reprise

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Les enseignants du lycée Rabehi Mohamed de Raouraoua ont été reçus, jeudi après-midi, par le directeur de l’Education de la wilaya de Bouira. Une première rencontre depuis qu’ils ont entamé leur mouvement de grève au lendemain de la reprise des cours, suite aux vacances d’hiver.

Pour rappel, les enseignants ont déposé un préavis de grève pour protester contre les agissements du directeur de l’établissement avant les vacances d’hiver et le débrayage a pris effet le deuxième jour après la reprise.

Le coordinateur du Cnapeste de Bouira, Benyoucef, avait interpellé le directeur de l’Education, qui avait accepté d’envoyer une commission sur place pour débloquer la situation en date du dimanche dernier, afin de faire une proposition aux grévistes qui s’insurgent contre «les dépassements à caractère verbal et gestuel du chef de l’établissement».

Selon Benyoucef, l’origine du problème serait une mésentente entre les enseignants et le directeur de cet établissement, Rabehi Mohamed, qui remonte à plusieurs mois. Une réconciliation avait été menée pour éviter justement une cessation pouvant paralyser l’établissement. «Cependant, au 1er trimestre, la situation s’est de nouveau dégradée avec la protestation déclenchée par les enseignants…

Il aurait été enregistré un cumul de dépassements de la part du directeur du lycée, qui serait à l’origine de ce mécontentement», indique le coordinateur du CNAPESTE. Ainsi, le préavis de grève a été rédigé et le débrayage commencé lundi, le deuxième jour après la reprise des cours.

«Jeudi, le bureau du Cnapeste s’est déplacé sur les lieux en demandant à la section syndicale d’accepter de dialoguer, pour se clôturer avec un PV officiel dument signé entre les deux parties, qui aurait été remis au directeur de l’Education pour servir de feuille de route.

Malheureusement le bureau de wilaya du CNAPESTE,a constaté, qu’à l’unanimité, les 18 enseignants grévistes sur les 23 que compte cet établissement n’ont pas accepté d’ouvrir une nouvelle page sans éléments garants, à savoir la présence du directeur de l’Education. «Sur les 5 enseignants non grévistes, une contractuelle et une enseignante attendent la visite de l’inspecteur», détaille Benyoucef.

De leur part, les parents d’élèves inquiets du sort de leurs enfants se sont manifestés pour s’entretenir avec les grévistes: «Les parents d’élèves ont été compréhensifs en cherchant avant tout, une solution pérenne avec, pour objectif principal, l’intérêt de leurs enfants et ce, pour que la reprise des cours se fasse rapidement.

Ils ont fait preuve de bonne volonté en se portant garants pour que les choses ne se reproduisent plus. Mais le ras le bol des enseignants a fait que la grève a été maintenue. Les parents anxieux se sont déplacés mercredi au niveau de la direction de l’Education pour rencontrer le premier responsable.

Ce dernier les a informés qu’il avait instruit le chef d’établissement de changer l’emploi du temps des enseignants non grévistes pour qu’ils assurent les cours au profit des classes terminales, «Chose que je ne comprends pas et je pense que c’est tout bonnement irréalisable», déclarera Benyoucef. Pendant ce temps, les grévistes ont été destinataires d’une première mise en demeure, et la deuxième devrait être envoyée ce dimanche, conformément à la réglementation.

«Si le directeur de l’Education persiste à aller jusqu’au bout, ce sera l’ultime sanction qui tombera à savoir, la radiation. Ce qui compliquera davantage la situation déjà embrouillée», déplore le syndicaliste. Pour rappel, une délégation de chefs de services de la direction de l’Education s’était déplacée sur les lieux et avaient rencontré les grévistes qui avaient exprimé leurs mécontentements face à cette situation.

Ils avaient été sanctionnés par le gel de la prime de rendement. D’ailleurs, ils n’avaient pas assisté au conseil de classes de fin du premier trimestre, mais malgré cela les parents d’élèves ont été destinataires des bulletins. Ainsi donc, la réunion de jeudi dernier, entre le bureau de wilaya du Cnapeste, enseignants grévistes et directeur de l’Education a permis d’aplanir tous les problèmes rencontrés.

Toutefois, l’assemblée générale des enseignants grévistes devrait valider la demande du directeur de l’Education, qui exige du temps pour résoudre les problèmes soulevés. A noter que plus de deux cent élèves fréquentent ce lycée, dont quatre classes d’élèves de terminale qui eux, ne sont pas prêts à sacrifier de ce temps qui leur est précieux à moins de 5 mois du jour J, à savoir l’examen du baccalauréat.

Hafidh Bessaoudi

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