Les étudiants au rendez-vous du mardi

Partager

Plusieurs centaines de citoyens de la wilaya de Bouira ont battu une nouvelle fois le pavé, hier, afin de réclamer la «libération immédiate de l’ensemble des détenus politiques» et exprimer leur rejet de l’élection présidentielle, prévue pour le 12 décembre prochain. Ainsi, comme chaque mardi, la marche s’est ébranlée vers 10h30 à partir de la place des Martyrs, au centre-ville de Bouira. Elle s’est poursuivie jusqu’au siège de la Cour de justice. Les marcheurs, qui ont scandé des slogans hostiles au pouvoir politique en place, ont aussi réclamé «l’annulation du processus électoral en cours et l’avènement d’un véritable changement démocratique».

Mobilisation à Bouira

De même, ils ont dénoncé ce qu’ils qualifient de «graves atteintes aux libertés démocratiques et individuelles en Algérie», tout en saluant les décisions de certains maires et élus locaux de la wilaya de Bouira «qui ont adhéré au mouvement populaire, en refusant d’organiser la présidentielle au niveau de leurs municipalités». Les Bouiris présents se sont ainsi engagés à poursuivre le mouvement jusqu’au «départ du système politique et l’avènement d’une nouvelle République». Vers 11h, une autre marche s’est ébranlée du principal campus de l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira.

Plusieurs dizaines d’étudiants ont marché jusqu’au siège de la wilaya. Des revendications pour «la libération des détenus d’opinion, l’annulation de l’élection du 12 décembre prochain, la dissolution des partis FLN et RND, la libération de la justice et le départ de l’ensemble des figures de l’ancien système» ont été soulevées par les universitaires. Ces derniers ont ensuite observé un rassemblement, au niveau de l’esplanade de la maison de la Culture Ali Zamoum, avant de se disperser dans le calme. Par ailleurs, on a appris que des lycéens de la commune d’Ahnif, à l’est de la wilaya de Bouira, ont, eux-aussi, observé une journée de grève, hier.

Ils ont organisé une marche jusqu’au chef-lieu de daïra de M’Chedallah, en soulevant des revendications d’ordre politique. Il est à signaler que la wilaya de Bouira vit, ces derniers jours, au rythme des marches et protestations. Des actions durant lesquelles les citoyens réaffirment leurs revendications pour l’annulation de l’élection présidentielle.

La libération des détenus mise en exergue à Tizi Ouzou

Des centaines d’étudiants ont marché, encore une fois, à Tizi Ouzou, hier, pour exiger le départ du système et la libération immédiate des détenus d’opinion et politiques, tout en rejetant le rendez-vous électoral programmé pour le 12 décembre. Ainsi, les étudiants des différentes facultés de l’université Mouloud Mammeri ont répondu présent, hier, afin de manifester pour un 40e mardi consécutif. Portant drapeaux algériens et amazighs, banderoles et pancartes, les universitaires, rejoints par de nombreux citoyens, ont marché du portail de Hasnaoua jusqu’à l’ancienne gare.

Ils étaient tous déterminés et unis pour la même cause : une Algérie libre, plurielle et démocratique, tant rêvée par ses martyrs et ses révolutionnaires. «Non à l’élection sans transition !», «Cette génération ne fera jamais marche arrière», ont-ils scandé, entre autres.

Cap maintenu à Béjaïa

Pour un 40e mardi de marches contre le système, ils étaient des milliers d’étudiants, d’enseignants universitaires, de travailleurs de plusieurs secteurs et d’animateurs de la société civile, regroupés au sein du Pacte pour l’alternative démocratique (PAD), à prendre part à une grandiose marche organisée, hier, dans les rues du chef-lieu de Béjaïa. Les manifestants, qui se sont ébranlés depuis le campus de Targa Ouzemmour, ont sillonné les principales ruelles de la ville de Yemma Gouraya.

Tout au long de leur marche, ils ont scandé des slogans hostiles au pouvoir et à l’élection présidentielle du 12 décembre prochain, tout en exigeant «un changement radical du système» et «la libération de tous les détenus d’opinion». La foule a aussi affiché son «rejet de la loi sur les hydrocarbures et la loi de finances 2020». Scindés en plusieurs carrés, les manifestants, drapés des drapeaux national et amazigh et agitant des pancartes portant leurs revendications, ont ainsi réaffirmé leur détermination à occuper la rue jusqu’au départ de tout le système et l’avènement d’une nouvelle Algérie.

Loin de faiblir, la mobilisation des étudiants de Béjaïa, voire de toute la population locale, demeure intacte, malgré les manœuvres du pouvoir. Cette énième manifestation de rue de la communauté universitaire de Béjaïa, qui a pris fin peu après-midi devant le tribunal de Béjaïa, s’est déroulée sans heurts. Il est à signaler, par ailleurs, que plusieurs marches populaires ont été organisées, avant-hier, dans au moins trois communes de l’Est de Béjaïa, à savoir Tichy, Souk El-Tenine et Darguina. Des marches marquées par la fermeture des sièges des daïras éponymes en signe de rejet du prochain scrutin.

Oussama Khitouche, Chanez Dahlal et F. A. B.

Partager