Les étudiants comme chaque mardi

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La communauté universitaire de Béjaïa comme de Tizi-Ouzou et de Bouira a organisé, hier, sa 41e marche pour réaffirmer son rejet du système. Plus imposante que celle de la semaine dernière, la marche d’hier des étudiants, des enseignants et des travailleurs de l’université, à laquelle se sont joints des centaines de travailleurs des différents secteurs de la fonction publique et des animateurs du Pacte de l’alternative démocratique (PAD), a drainé une foule nombreuse. Aux cris «8, 9, 10, 11 grève générale», la procession humaine s’est ébranlée peu avant 11h du campus de Targa Ouzemmour.

Arrivés devant la maison de la culture Taos Amrouche, les rangs des manifestants commençaient à grossir. Scandant des slogans hostiles au pouvoir et aux élections du 12 décembre, les marcheurs ont appelé à la libération des détenus d’opinion. La foule compacte, s’étirant sur des centaines de mètres, a réitéré, à haute voix, ses exigences. Devant le tribunal de Béjaïa, les manifestants ont fredonné leurs slogans habituels, tout en promettant de faire avorter le prochain scrutin.

Réaffirmant son «soutien» aux revendications du peuple, l’Union de wilaya UGTA a écrit dans un communiqué diffusé la veille : «Les membres du secrétariat de wilaya, les unions locales de Béjaïa, Akbou, Sidi Aïch, Kherrata, Amizour et la Fédération des retraités de Béjaïa, parties prenantes du mouvement citoyen, décident de faire des journées du 8. 09. 10. 11 décembre 2019, journées de grèves et de colères pour tous les secteurs, public et privé».

A Bouira, des centaines d’étudiants de l’université Akli Mohand Oulhadj, accompagnés par des dizaines de citoyens, ont battu le pavé hier pour exprimer une nouvelle fois leur exigence portant sur le départ des symboles du système avant d’aller à l’élection. Les étudiants, arborant l’emblème national et le drapeau amazigh, sont partis du campus universitaire pour sillonner plusieurs artères de la ville de Bouira, avant d’être rejoints par plusieurs carrés d’autres citoyens partis, eux, de la place des Martyrs et de converger tous ensemble vers l’esplanade de la Maison de la culture Ali Zamoum.

Tout le long de leur trajet, les marcheurs ont scandé des slogans hostiles au pouvoir : «Analhu analhu alama yaghli udhavu», «Algérie, libre et démocratique »… Les manifestants ont aussi brandi plusieurs pancartes de détenus du Hirak en appelant à leur libération. Arrivés à l’esplanade de la Maison de la culture, ils ont improvisé un immense rassemblement au cours duquel d’autres slogans comme «Leblad bladna endirou rayna», avant que tout le monde ne se disperse dans le calme.

A Tizi Ouzou, la communauté universitaire locale, rejointe par des centaines de citoyens, a également marqué le rendez-vous du mardi. Une importante procession, qui a pris le départ, comme d’habitude, du portail du campus de l’université Mouloud Mammeri, a sillonné les artères principales de la ville en passant par l’avenue de l’hôpital puis par la Grande rue, pour enfin aboutir sur la place dite de La Bougie. Tout le long du parcours, les marcheurs ont réitéré les slogans habituels hostiles au pouvoir et à l’organisation de l’élection dans les conditions actuelles. A noter que la marche s’est déroulée dans le calme et aucun incident n’est à déplorer.

Djamel M. Amar A. et F. A. B.

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