Les fake news, ou l’arme de la désinformation

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Depuis quelques jours, l’opinion publique algérienne est en train de faire l’objet d’une dangereuse opération de manipulation médiatique. Plusieurs informations fausses (fake news) sont en train de circuler massivement sur les réseaux sociaux et les sites internet de plusieurs médias algériens, en relation avec tout ce qui touche aux événements politiques qui se succèdent à une vitesse vertigineuse.

Depuis le début du mouvement populaire réclamant le départ du système, la blogosphère algérienne est inondée d’informations difficilement vérifiables, souvent fantaisistes. Des fake news, souvent émanant de sources anonymes, prolifèrent sur les réseaux sociaux, au point de donner le tournis aux Algériens.

Pire : parfois, les fake news sont relayées et amplifiées par les médias traditionnels, leur donnant ainsi du crédit. Des faux limogeages des responsables, des scandales présumés de corruption, des arrestations spectaculaires, des interviews imaginaires pullulent sur la Toile, ces derniers jours.

Dimanche soir, plusieurs fausses informations y ont circulé, notamment celle en rapport avec un prétendu limogeage du général Gaid Salah de son poste de chef d’Etat- Major, suite à la diffusion par plusieurs sites d’un faux communiqué attribué à la présidence de la République. Immédiatement, le ministère de la Défense nationale a démenti la rumeur par un communiqué publié sur sa page Facebook officielle.

«L’information qui circule en ce moment sur le limogeage du général de corps d’armée Ahmed Gaïd Salah et son remplacement par le général-major Saïd Bey est dénuée de tout fondement», indique le communiqué du MDN. Une autre fausse information a fait hier matin les choux gras de plusieurs sites. Il s’agit d’un faux communiqué attribué à Mohamed Ali Boughazi, conseiller du président de la République, partagé sur les réseaux sociaux.

Le communiqué annonce un coup d’Etat opéré par le Haut commandement de l’Armée et l’encerclement du Palais de la Présidence, la Résidence d’Etat et la télévision étatique. Contacté par Ennahar TV, Mohamed Ali Boughazi a apporté un démenti catégorique. Pour lui, il s’agit d’un faux communiqué et dégage toute responsabilité.

Dans la soirée d’avant-hier, une autre fausse information a été diffusée par une chaîne de télévision privée faisant état d’un supposé déploiement des unités de la gendarmerie nationale devant le siège de l’ENTV poussant de nombreux citoyens à sortir tard dans la nuit pour vérifier de visu ce qui s’est avéré finalement une simple rumeur. Certes, les fake news n’épargnent aucun pays, même les plus avancés et les mieux outillés technologiquement, mais en Algérie, la faiblesse en termes d’audience, de moyens et de crédibilité des médias traditionnels, ainsi que la défaillance de la communication officielle, constituent un facteur supplémentaire de vulnérabilité.

A. C.

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