Les fonctionnaires se plaignent !

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Les fonctionnaires de la Direction du commerce de Bouira ont entamé une grève de quatre jours pour dénoncer «les conditions précaires et dangereuses» dans lesquelles ils mènent leurs missions de contrôle de la qualité et des prix. Un nouveau débrayage qui intervient en «l’absence de mesures de la part du ministère du Commerce suite à la directive N°340 du 09 avril 2019 concernant l’opération de contrôle et de suivi du marché pendant le mois de Ramadhan».

C’est ce qu’indique M. Khelif Abderzak, secrétaire général de la section syndicale de l’UGTA. Et de déplorer «l’absence de sécurité, notamment en cette période de révolte populaire, lors de nos inspections nocturnes et même parfois diurnes». Selon notre interlocuteur, le problème de l’insécurité des agents de contrôle de la DCP revient à chaque réunion entamée avec le ministère du Commerce et aucune mesure n’a été prise pour qu’ils puissent accomplir leur mission en toute quiétude. «Durant le mois de Ramadhan de l’année dernière, dans la commune de Chorfa, deux de nos contrôleurs ont été agressés par un commerçant.

L’une de nos collègues a été également malmenée à Aïn Bessem durant sa mission. Ces dépassements ne peuvent plus être tolérés et nous en avons marre d’être ainsi jetés en pâture à des individus ne respectant aucune loi et très peu regardants sur la qualité des denrées qu’ils proposent à la vente. Nous ne pouvons plus assumer nos missions et chaque matin, en sortant de chez nous, c’est la peur au ventre qui nous tient, car nous ne savons pas si nous allons rentrer le soir auprès de nos familles», déplore le secrétaire général de la section syndicale, M. Khelif Abderzak.

Le syndicaliste affirme également que d’autres revendications d’ordre socioprofessionnel sont dans l’attente d’être prises en charge depuis plusieurs années, entre autres, les primes de rendement et de nuisance inhérentes aux inspections effectuées durant leurs différentes missions.

Pour d’autres fonctionnaires, en plus de l’insécurité qui règne lors de l’exercice de leurs fonctions, d’autres problèmes se posent avec acuité : «Nous n’habitons pas la ville de Bouira et nous ne sommes pas véhiculés pour accomplir nos missions, ce qui fait que parfois vers 01h ou 02h, lorsque nous terminons les inspections des commerçants des quartiers programmés, nous sommes contraints de revenir dans nos bureaux à la DCP pour y passer la nuit et le lendemain, nous reprenons du service…ce sont des situations peu reluisantes, en l’absence de véhicules de service mais aussi de logements de fonction, alors que certains d’entre nous exercent depuis plus de 10 ans au sein de cette institution», se plaint un inspecteur.

Pendant ce temps, des individus peu scrupuleux s’en donnent à cœur joie, en proposant à la vente des denrées alimentaires échappant à tout contrôle sanitaire. Seuls les fonctionnaires de la Direction des services agricoles osent effectuer des sorties pour procéder à l’inspection des produits carnés, viandes blanche et rouge. Une période cruciale à l’approche des fêtes de l’Aïd El Fitr, où les denrées alimentaires très prisées côtoient des produits frelatés sur les étals. Le consommateur peu averti risque alors d’en faire les frais.

Hafidh Bessaoudi

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