Les résidents assiègent la daïra

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Des dizaines d’habitants du lotissement Mohamed Belaouche, ex-cité Caper, ont fermé, avant-hier, le siège de la daïra pour exprimer leur opposition à un projet de réalisation d’une coopérative immobilière sur un terrain sis dans leur cité.

Les protestataires ont accroché des banderoles devant cette administration sur lesquelles on pouvait lire : «Chef de daïra dégage», «Non à la mafia du foncier», «La dignité du citoyen est une ligne rouge», «La responsabilité est un devoir et non un honneur»…

«Nous refusons ce projet pour plusieurs raisons», souligne l’un des contestataires. «Tout d’abord, dans l’article N°9 du PDAU de la commune de Draâ El-Mizan, révisé le 26 février 2014, il est disposé qu’en règle générale, la distance séparant toute construction située sur l’alignement opposé doit être à la hauteur de celle déjà existante. Dans notre cas, la hauteur autorisée est de R + 2.

Or, selon le projet de la coopérative, il est prévu R + 8. Ce qui est contraire au cahier des charges avec, en sus, 60 logements et 25 garages. Il faut comprendre que nous devons laisser nos habitations et partir parce que nous n’aurons même plus le droit de jouir de nos terrasses», dira le même interlocuteur.

«En plus, ajoute-t-il, le décret exécutif 15/ 19 du 25 janvier 2015 fixant les modalités et instructions de délivrance des actes d’urbanisme est clair au sujet de la signature des permis de construire. On peut y lire que le wali ne peut délivrer que les permis de construire des équipements, des projets publics ou privés d’intérêt local de plus 200 logements et de moins de 600 logements .

Or, on voit sur le panneau de l’installation du chantier que le permis a été signé par le wali sous le N° 1007 du 18/ 09/ 2018. Si ce promoteur a fait recours au wali, pourquoi celui-ci lui a-t-il signé ce document sans appliquer ce décret exécutif ? Il faut savoir que dans le PV N°57 établi par les services de la daïra, le maire a donné un avis défavorable parce que l’APC avait déjà choisi ce terrain pour la réalisation d’une antenne de mairie en janvier 2015, dont le projet a été confié à une entreprise,» expliquent encore les protestataires.

Par ailleurs, d’autres intervenants font savoir que des courriers avaient été adressés au wali, au chef de daïra, au maire et au responsable des domaines pour information, le 18 janvier 2018, à travers lesquels ils (protestataires) avaient clairement exprimé leur refus de ce projet auquel il préfère une salle de soins ou tout autre établissement public. «Nous avons souhaité que le wali réponde avant la signature du permis.

Ce dernier a été signé en septembre 2018, c’est-à-dire, neuf mois après notre doléance», regretteront nos interlocuteurs. Vers midi, les protestataires ont libéré les lieux dans le calme, en menaçant, néanmoins, de reconduire leur action de protestation si le problème n’est pas réglé. Interrogé, Abdelmadjid Tabet, en sa qualité de chef de daïra, expliquera à ce propos : «Jeudi dernier, j’ai reçu une vingtaine de citoyens de cette cité en présence du maire, du chef de sûreté de daïra et du promoteur.

Après avoir entendu les deux parties, j’ai suggéré aux citoyens de porter l’affaire devant la chambre administrative du tribunal. Et ce sera au juge de trancher après l’étude de leur requête et du dossier du promoteur. Moi, je n’ai aucune prérogative d’annuler un permis de construire signé par mon supérieur (le wali). Par ailleurs, je les ai informés qu’une copie du P.V de réunion sera destinée au wali. En tout cas, s’il y a un vice de forme, seul le juge pourra le régler après étude. J’avoue que je suis surpris par cette action de protestation, car je m’attendais à ce que nous travaillions ensemble pour solutionner cette affaire».

A. O.

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