Les travailleurs d’Alcost en grève illimitée

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Les travailleurs de l’entreprise Alcost (Algérienne du costume) de Béjaïa ont entamé, hier, une grève illimitée pour réclamer la révision à la hausse de leur prime de participation aux bénéfices annuels réalisés par leur entreprise.

Ces bénéfices s’élèvent, selon le syndicat de ces ouvriers, à 13 milliards de centimes, alors que le montant de la prime que la direction prévoit d’accorder à chaque travailleur ne dépasse pas les 30 000 DA. «Nous avons décidé de recourir à cette grève illimitée pour réclamer une prime de participation aux bénéfices de l’entreprise digne des sacrifices consentis par les travailleurs. Nous avons souffert pour réaliser des bénéfices de 13 milliards. Et en guise de récompense, on a décidé de nous octroyer la modique prime de 28 000 DA. Nous réclamons une prime de 100 000 DA chacun», a déclaré un membre de la section syndicale des travailleurs d’Alcost.

L’année dernière, le montant de la prime touchée par les 700 ouvriers de cette société, filiale du groupe C&H et spécialisée dans la production des ensembles chemises/pantalons, était de 3 000 DA. «Cette fois-ci, nous ne voulons pas partager le fruit de notre labeur avec les autres filiales. C’est nous qui avons souffert pour réaliser ces résultats», a indiqué le même syndicaliste. Pour rappel, au mois de mai dernier, ces mêmes travailleurs avaient organisé un débrayage et une journée de protestation pour réclamer l’amélioration de leurs conditions socioprofessionnelles. Ils avaient dénoncé «le renoncement» de la direction de ce complexe du textile à son engagement portant sur l’application, à partir du mois de mai, de leur plate-forme de revendications socioprofessionnelles, comme négocié auparavant.

La direction d’Alcost aurait promis à ses ouvriers une augmentation dans les salaires avec effet rétroactif à partir du mois d’avril. L’autre revendication de ces grévistes porte sur la régularisation des contractuels. Ceux-ci sont maintenus depuis plusieurs années dans une situation de précarité professionnelle, a-t-on encore dénoncé. Il est utile de rappeler que ce complexe du textile fait partie des onze entreprises publiques, implantées dans la wilaya de Béjaïa, ayant bénéficié, il y a plus de quatre ans, des aides de l’État dans le cadre du plan de développement relatif à l’assainissement et la modernisation des entreprises publiques économiques, initiée par le ministère de l’Industrie et des mines en 2013.

Parmi ces onze entreprises sauvées d’une faillite certaine, cinq activent dans le secteur du textile. Il s’agit des entreprises ALCOST, ALFADITEX, SENTEX de Kherrata, ALCOVEL et ICOTAL.

B. S.

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