L’illusion est faite de tout-venant

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Par S Aït Hamouda

L’illusion, c’est quoi ? C’est de prendre une chose fausse pour vraie, c’est de croire qu’on peut prendre pour argent comptant, ce qui est foncièrement faux. Mais l’intention de véracité est accordée de surcroit par delà les disponibilités à parler de choses et d’autres sans pour autant faire dans la surenchère. A dire que le «hirak» est le peuple. Que le mouvement qui ébranle l’Algérie va finir dans son bonheur, dans sa joie, dans son épanchement éclatant et dans sa joyeuseté renouvelée. N’empêche que ces manifestations à n’en plus finir ne laissent personne indifférent.

Les vendredis se suivent et se ressemblent, ils deviennent de plus en plus ennuyeux, déconcertants, baroques et de plus font poser des questions farfelues dans leur extravagance et leur absurdité. Qu’à cela ne tienne ! Les loufoques lorsqu’ils interprètent à leur manière les répliques et les réponses, quand ils ne sombrent pas dans le sommeil, se retrouvent comme des éveillés dans la somme des normes consistant à se voir vainqueurs, qui n’auront rien gagné, à part les marches longues qui les mèneront à traverser le fossé, en faisant un pas vers l’autre rive qu’ils ne peuvent saisir, sans comprendre l’alpha ni l’oméga de ce pourquoi, ils marchent. Ils atteignent la 23e marche sans connaître qui les fait se mouvoir.

Qu’ils veulent la 2e République, le changement de système, pour une Algérie des meilleurs temps, une Algérie renouvelée, parce qu’elle le mérite. Nonobstant, quelle Algérie veulent-ils, en dépit de toutes ces processions, par tous les temps, qu’il vente, qu’il pleuve, qu’il fasse canicule, ils disent «partez tous !». Cependant, qui doit partir ? Tout ça veut dire quoi ?

Ça veut dire les propres et les impropres, les nets et les pas clairs, les parfaits et les imparfaits, au bout de la détermination de ceux qui veulent le départ de tout le pouvoir, il y a des hurluberlus qui ne comprennent que le langage de la hargne et de la méchanceté. Sans qu’il persiste dans son entêtement, continu, pour faire accroire que c’est dans sa seule exigence que le salut habite. La contrainte somnole dans le giron des absolus parce que la résolution demeure dans l’illusion pour feinter le plus commun des mortels.

S. A. H.

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