«Mazalagh d’Imazighen !»…

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Des drapeaux bleu, vert et jaune ou blanc, vert et rouge flottaient dans les airs. Une foule compacte scandait «Mazalagh d’Imazighen (Nous sommes toujours des Amazighs, ndlr)».

Comme chaque vendredi, des dizaines de milliers de Béjaouis ont investi, hier encore, la rue. Brandissant le drapeau national et l’emblème amazigh, les manifestants ont scandé, haut et fort, «Pouvoir assassin», «Ulac Smah Ulac», tout le long de l’itinéraire de leur marche. Hier encore, les mêmes scènes de ferveur populaire dans les rues de la ville de Yemma Gouraya.

Ne perdant pas espoir de se faire entendre, les Bejaouis qui ont battu le pavé, par dizaines de milliers, à la faveur du 18e vendredi de mobilisation contre le système en place, comptent inscrire leur mouvement dans le temps et maintenir la pression sur les tenants du pouvoir. «La lutte, puis la lutte jusqu’à la chute du régime», scandaient-ils à gorges déployées, tout en appelant au départ de toutes les figures du système. «Gaïd barra, Bedoui barra, Bensalah barra !», lançaient les manifestants juste à leur arrivée au carrefour Matoub Lounès.

Sur les lieux, une minute de silence a été observée par les manifestants à la mémoire de tous les martyrs de la démocratie. Puis, la foule s’ébranla de nouveau vers le boulevard Amirouche, à travers les ruelles étroites de l’arrière port de la ville, en reprenant en chœur le tube d’Oulahlou «Pouvoir assassin».

Venus des quatre coins de la wilaya de Béjaïa, des jeunes et moins jeunes, des familles entières, parcourant parfois des dizaines de kilomètres, ont tenu à prendre part à l’acte 18 de la mobilisation citoyenne contre le système. De belles images d’une mobilisation qui ne fléchit pas, malgré une chaleur étouffante. Au bout des bras des manifestants, des pancartes et des banderoles résumaient les principales revendications du peuple. Retentissantes, des voix scandaient : «Pouvoir assassin», «Système dégage» ou encore «Mazalagh d’Imazighen ».

En rangs serrés, les manifestants ont marché dans le calme pour dire aux décideurs : «Partez tous». Lors de leur défilé, les manifestants ont fait montre d’une maturité politique exemplaire et d’une ferme détermination à se faire entendre, «quitte à occuper la rue indéfiniment», ont-ils promis. Ils l’ont déjà dit, mais ils ont tenu à le réitérer : «Nous n’allons pas nous arrêter au beau milieu du chemin ; nous savons que notre marche vers un changement radical et profond du système ne sera pas de tout repos, mais notre lutte continuera jusqu’à la chute du régime en place», dira Mohand. «Le désir d’un changement est devenu vital pour le peuple», diront des marcheurs.

A travers la démonstration monstre d’hier, la population a tenu, encore une fois, à réaffirmer son rejet du système et de toutes les figures qui l’incarnent. «Nous sommes là, nous serons toujours là, jusqu’à la victoire du peuple algérien. Notre seul mot d’ordre est la transition démocratique et le changement radical du système», soutient un autre manifestant. Comme ce fut le cas lors des précédentes marches hebdomadaires, celle d’hier a été imposante, bruyante, colorée, baignant dans une ambiance joyeuse.

Jeunes, adolescents, adultes, femmes et hommes, vieux et vieilles ont tous battu le pavé, ensemble, pour dire aux symboles du régime : «Partez et laissez-nous construire l’Algérie de demain». A signaler que dans le centre-ville de Béjaïa, ce sont les vendeurs des drapeaux qui ont été ciblés par les mêmes services. Comme il est à signaler que plusieurs barrages de la gendarmerie ont été installés sur les RN 26 et 12.

A Akbou, Une marche similaire a eu lieu hier également, où la mobilisation des citoyens de la région contre le système demeure tout aussi intacte. Dans cette ville, les manifestants, drapés de l’emblème amazigh et du drapeau national, ont réaffirmé, pour le 18e vendredi consécutif, leur «rejet du système».

F. A. B.

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