«Pas d’élection avec les 3B !»

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Les citoyens de Bouira sont sortis en masse, hier vendredi, dans les rues du chef-lieu de wilaya, afin de réitérer les revendications pour un changement radical du système politique. Durant toute la marche d’hier, les citoyens ont réaffirmé leur engagement à poursuivre le mouvement de contestation. Ainsi, des milliers de citoyens, venus de plusieurs communes de la wilaya, ont battu une nouvelle fois le pavé pour exiger «le départ de l’ensemble des figures du système de l’ancien président de la République».

Les marcheurs, qui se sont rassemblés vers 13 heures près de l’esplanade de la maison de la culture et du siège de la wilaya, ont entamé leur marche juste après la fin de la prière du vendredi. L’itinéraire traditionnel a été respecté par les marcheurs, qui ont pratiquement fait le tour de toute la ville de Bouira, malgré une forte chaleur.

Sur une distance de plus de 10 km, les manifestants ont emprunté le grand boulevard de la willaya jusqu’au carrefour et au pont «Sayeh», pour se diriger, ensuite, vers les hauteurs de la ville de Bouira, en passant par le boulevard du quartier populaire dit «château d’eau». La marche s’est poursuivie alors jusqu’à l’ancienne gare routière et l’université Akli Mohand Oulhadj, avant que les manifestants ne regagnent le siège de la wilaya, en traversant les boulevards des quartiers «Ecotec» et «Harkat».

Emblème national et drapeau amazigh, pancartes et banderoles à la main, les contestataires ont encore une fois réaffirmé leurs revendications pour un changement démocratique, le départ des trois B, à savoir le président de l’APN Bouchouareb, le chef du gouvernement Bedoui et le Président par intérim Bensalah, et la dissolution des deux partis FLN et RND ainsi que de l’ensemble des instituions élues localement. Les manifestants ont aussi appelé à la libération de l’ensemble des détenus politiques et ont rendu un hommage au défunt Kamal Eddine Fekhar.

Jeunes, femmes, enfants, grands-pères et grands-mères…, toutes les catégories de la société étaient représentées hier comme maintenant à chaque marche de vendredi et une ambiance de fête a régné durant toute la marche. «Nous ne sommes pas contre le dialogue, au contraire, c’est l’une de nos revendications, mais nous voulons un dialogue sérieux, serein et rassembleur, qui portera des résultats palpables pour un changement démocratique réel.

Nous sommes convaincus que les responsables toujours en poste ne peuvent pas faire preuve d’un dialogue sincère avec le peuple, et encore moins organiser des élections libres et transparentes», dira Abdenour, un cadre d’une société publique, venu de Bir Ghbalou spécialement pour prendre part à la marche. Notre interlocuteur a appelé les responsables de l’Armée à «jeter les bases d’un changement démocratique et à veiller à son bon déroulement».

Pour notre interlocuteur, une période de transition de courte durée, avec l’installation d’un gouvernement de transition, et le changement du code électoral, sont des «démarches clés» pour garantir des élections transparentes dans le pays. La marche s’est poursuivie jusqu’à 15h30, et le nombre des manifestants ne cessait d’augmenter. Enfin, ces derniers se sont dispersés dans le calme, tout en se donnant rendez-vous pour le prochain vendredi qu’ils préparent déjà.

Oussama Khitouche

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