Plus de 44 000 accidents de travail enregistrés en 2018

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La médecine du travail était l’objet d’une Journée d’information organisée, hier, par le CHU Nedir Mohammed de Tizi-Ouzou. Pr Zatout, chef de service de médecine du travail au niveau de l’établissement, a affirmé que l’année dernière, «plus de 44 000 accidents de travail ont été déclarés à la CNAS, dont 506 furent mortels» à l’échelle nationale. Néanmoins, selon toujours les chiffres communiqués par le spécialiste, le nombre d’accidents a baissé de 4 000 par rapport à l’année précédente. « 48 382 accidents de travail, dont 552 mortels, ont été déclarés à la CNAS en 2017.

Parmi ces accidents, 4 436, dont 31 mortels, ont concerné des jeunes travailleurs de moins de 25 ans», souligne-t-il. Pour ce qui est des secteurs d’activités les plus concernés par ces accidents, on retrouve en premier lieu, et contrairement à ce qui est répandu, le secteur des services avec 26,8%, avec une légère avance sur le secteur du bâtiment et des travaux publics avec 26,7 %, suivi de celui de la métallurgie avec 10,1%. Ces accidents coûtent à la caisse la bagatelle de 2,4 milliards de dinars.

Par ailleurs, s’agissant des maladies professionnelles déclarées à la CNAS, Pr Zatout a parlé de 406 maladies. Parmi lesquelles : la surdité avec 18,4% des cas ; la tuberculose professionnelle avec 13% des cas ; anomalies des cordes-vocales chez les enseignants avec 11,8% des cas. Le spécialiste, pour expliquer les facteurs qui favorisent les accidents de travail, a identifié l’usure comme principal agent.

Le conférencier a insisté sur la prévention et l’amélioration des conditions de travail. Toujours lors de cette journée d’information, Pr Arib, ép Mezdad, a parlé des cancers broncho-pulmonaires d’origine professionnelle. «Les cancers d’origine professionnelle en Algérie sont en croissance avec la multiplicité des agents cancérogènes», affirme-t-elle. «Le problème, c’est que ces cancers sont sous-déclarés, parce que le délai de latence est long et le rôle du tabac, qui agit comme facteur, peut potentialiser l’action des cancérogènes professionnels», a ajouté l’intervenante.

«Le travailleur, quand il quitte l’exposition au risque, est perdu de vue et ne sort pas avec une attestation d’exposition qui lui permette un suivi post-expositionnel en cas de décès, il perd ses droits, notamment les ayants droit». «Ces cancers passent en tête» des cancers enregistrés, précise Pr Arib. Pour ce qui est justement des cancérogènes professionnels classés, elle a parlé des hydrocarbures aromatiques polycycliques, du chrome, de l’arsénique, de l’aluminium, de la silice et de l’amiante.

La Professeure a fait part d’une étude qu’elle a réalisée dans ce sens, entre 2016 et 2018 dans la wilaya de Tizi-Ouzou. «Trois cas de cancers d’origine professionnelle ont été identifiés : un était exposé à l’amiante, un autre au chrome et le dernier au ciment».

K. H.

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