Pour la généralisation de l’enseignement de tamazight

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Plusieurs dizaines de jeunes diplômés de tamazight mais aussi des enseignants et étudiants du Département de langue et culture amazighes de l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira ont organisé un rassemblement de protestation, jeudi, devant le siège de la Direction de l’éducation de la wilaya de Bouira. Les protestataires tenaient, par cette action, à dénoncer le manque de postes budgétaires réservés à l’enseignement de cette langue dans le secteur de l’éducation de la wilaya.

D’après eux, de nombreux postes d’anciens enseignants de tamazight, partis à la retraire et d’autres ayant changé de wilaya, sont vacants depuis plusieurs années. Les mécontents ont dénoncé aussi ce qu’ils qualifient de «marginalisation» de l’enseignement de cette langue dans la wilaya, malgré les engagements des responsables du secteur pour sa généralisation : «Chaque année, la Direction de l’éducation ne prévoit que deux nouveaux postes pour l’enseignement de tamazight à Bouira ! Pire encore, même les départs à la retraite et les transferts hors wilaya ne sont pas remplacés.

Nous nous demandons pourquoi, d’autant plus que pour d’autres matières, ces postes vacants sont automatiquement comblés, notamment à travers la convocation des postulants d’anciens concours de recrutement inscrits dans des listes d’attente, ce qui n’est pas le cas pour tamazight (…). Dernièrement, nous avons pris attache avec les services de la Direction de l’éducation pour nous renseigner sur les raisons de ce blocage. Malheureusement, aucun responsable n’a daigné nous répondre convenablement et avec des raisons objectives.

C’est pour cela que nous avons décidé de revenir à la charge et protester», a expliqué Thanina M., une diplômée de tamazight, au chômage depuis 2011. D’après notre interlocutrice, la majorité des diplômés en tamazight de la wilaya de Bouira passent des concours de recrutement dans d’autres wilayas, où des postes budgétaires sont ouverts chaque année dans le secteur de l’enseignement. Par ailleurs, les protestataires ont réclamé l’ouverture d’un nombre suffisant de postes budgétaires pour la généralisation de l’enseignement de cette langue à travers tous les établissements de Bouira. Ils ont même menacé d’observer une grève ouverte, au niveau du secteur de l’éducation et de l’université, les semaines prochaines, pour que leurs revendications soient satisfaites.

Oussama Khitouche

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