Pour un bon usage des antibiotiques

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L’Algérie est classée dans le top 5 des pays consommateurs d’antibiotiques, derrière les autres pays du Maghreb et la Turquie. C’est ce qu’a indiqué le docteur Boudrahem de l’équipe d’infectiologie du CHU de Béjaïa sous la tutelle du professeur Nouasria, lors du 4e Congrès national de médecine générale tenu du 26 au 27 du mois en cours à l’auditorium du campus d’Aboudaou de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa. Devant un parterre de médecins généralistes et spécialistes, l’orateur a donné toutes les raisons, prouvées aujourd’hui, du danger des antibiotiques (ATB) «quand ils sont mal utilisés», allant jusqu’à rappeler l’appel de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui qualifie le mauvais usage de ces médicaments de «menace grave d’ampleur mondiale».

Indiqués dans le traitement des maladies infectieuses bactériennes, ils font aujourd’hui l’objet d’automédication et de forte prescription médicale ayant des conséquences graves sur la santé du consommateur, n’a cessé de déplorer le spécialiste en maladies infectieuses de Béjaïa, qui appelle les praticiens à éviter de prescrire ces molécules en première intention. Outre leurs effets gravissimes sur la santé, l’utilisation exagérée des ATB porte un sérieux coup aux recettes publiques avec comme indicatif, la somme de 18 milliards de DA remboursés par la CNAS en 2017, concernant les prescriptions d’ATB, dont 20 milliards de centimes utilisés uniquement par les hôpitaux.

Beaucoup de thèmes inhérents au bon usage des médicaments et autres moyens thérapeutiques ont été au programme de ce congrès, notamment les prescriptions des anxiolytiques, la prise en charge des fièvres éruptives, les nouveaux contraceptifs et les infections urinaires chez l’enfant. Parlant de cette tranche d’âge, un grand intérêt a été réservé à la santé de l’enfant. A titre d’exemple, la surdité chez l’enfant qui a été le thème de la communication du professeur Boudjnah, chef de service ORL du CHU de Béjaïa. «Il y a plusieurs surdités, allant des formes légères jusqu’aux sévères et profondes.

Dans ce dernier cas, l’enfant ne parle pas, ce qui va compromettre son insertion sociale et sa scolarité», explique le spécialiste en Orl, tout en rassurant les mamans qu’un dépistage précoce, un bon diagnostic et une aide auditive précoces pourront récupérer la faculté auditive de leur enfant. En termes de chiffres, le même spécialiste affirme qu’une enquête réalisée sur 15 300 personnes à Oran révèle un taux d’atteinte de 3 pour mille chez les nouveau-nés avec 2,1% de cas concernant la réanimation et la néonatologie.

De son côté, le professeur Laraba, pédiatre au CHU de Bab El-Oued (Alger), concernant le développement psychomoteur chez l’enfant de 0 à 3 ans, trouve que ce dernier «nécessite un environnement qui va l’aider à grandir par la bonne communication, l’affection et l’appréhension pour faire de lui un bon adulte». Il ajoute que la famille, en particulier la mère, joue un rôle capital dans le bon développement de l’enfant et ensuite, il y a le besoin de socialisation de l’homme : un cercle familial élargi, un jardin d’enfant puis l’école pour pouvoir continuer à se développer. De con côté, le professeur Tliba du même CHU a traité un thème en rapport avec la maladie neurologique de Parkinson, responsable de tremblements, de rigidité et de troubles cognitifs. Une maladie qui peut, aujourd’hui, être corrigée par une thérapeutique chirurgicale par stimulation cérébrale profonde.

Dans ce sens, il précisera qu’un seul centre de prise en charge de ce type de pathologie existe en Algérie et qu’il il n’y a pas de statistiques mais seulement quelques études, selon lesquelles 70 000 cas ont été recensés. Les maladies chroniques, comme le diabète, l’HTA, les maladies rénales et les cancers, ont été aussi débattues lors de cette rencontre à laquelle pas moins de 20 professeurs en médecine ont été conviés, et ce dans le cadre de la formation continue des médecins généralistes, premier maillon de la chaîne des soins médicaux. Pour rappel, ce congrès, organisé par l’Association des médecins généralistes libéraux de la wilaya de Béjaïa a drainé 400 généralistes relevant des secteurs public et privé dont 140 sont venus de 25 wilayas.

Nadir Touati

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