Quel plan pour l’économie maritime ?

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Revoir la réglementation inhérente à l’exploitation des ressources marines et identifier les opportunités d’investissement et leur encouragement sont, entre autres, les points à discuter, aujourd’hui, pour définir un plan local pour l’économie dans le domaine maritime. La concertation pour le lancement de la première mouture pour la stratégie nationale pour «l’économie bleue» dans la wilaya de Tizi Ouzou est prévue pour aujourd’hui.

Cette rencontre, qui regroupera le premier magistrat de la wilaya avec les représentants des différents secteurs, aura pour objectif d’élaborer un plan d’action, après concertation et consultation, avec toutes les parties prenantes dans l’activité marine et maritime, a annoncé, hier, le directeur de la pêche M. Belaid Abdelhafid, lors d’une conférence de presse. Ce projet, selon notre interlocuteur, consiste en une démarche qui engage le pays dans une économie productive respectueuse de l’environnement qui permettra l’exploitation de plusieurs millions d’hectares vierges en mer, inexploités jusque-là faute de moyens et de compétences requis pour cet effet.

Pour y arriver, selon lui, la première démarche à entreprendre c’est de «revoir toute la réglementation» qui est, dira-t-il, «bloquante». Au niveau local, il sera nécessaire, ajoute-t-il, d’identifier les principaux atouts de la wilaya pour le développement de l’économie bleue et les activités maritimes, de les caractériser et de procéder à l’évaluation de leurs poids et importance actuels et des perspectives de développement de ces activités. En outre, il faudra identifier les opportunités économiques nouvelles dans les domaines maritimes, connaître les mesures des secteurs de l’économie bleue prises au niveau institutionnel et législatives et qui ont un prolongement (une mise en œuvre) ou une déclinaison au niveau de la zone marine de la wilaya.

M. Belaid explique que les principaux acteurs locaux de l’économie bleue seront connus, ainsi que les contraintes rencontrées ou qui risquent de constituer un frein au développement de l’économie bleue. De même pour les sources potentielles de financement des activités marines et maritimes au niveau local. La rencontre d’aujourd’hui aura aussi à définir, selon le responsable, les sources potentielles de financement des activités marines et maritimes au niveau local ; le potentiel de formation de la wilaya (universitaires et professionnels dans les domaines maritimes).

Tout le pays sera engagé dans cette stratégie d’ici l’horizon 2030, souligne le directeur de la pêche. «Le phénomène de la mort des poissons est résorbé»

Dans un autre registre, le directeur de la pêche, en réponse à une question sur la mort de poissons enregistrée dans les deux barrages Taksebt et Djebla, précisera que «les analyses effectuées au niveau du Laboratoire national de contrôle et de l’analyse des produits de la pêche et de l’aquaculture et de la salubrité des milieux, ont révélé une présence des coliformes due à des eaux usées déversées dans la queue du barrage.

Ce qui signifie présence de matière organique, ce qui favorisé le développement des micros algues, phénomène de l’eutrophisation. Le poisson qui passe par ce point-là meurt. Ça ne présente aucun danger pour le citoyen et ça n’a concerné que 1% du barrage». Pour la simultanéité du phénomène dans deux endroits différents, il l’explique par «les conditions climatiques, ça n’a concerné qu’une petite partie du barrage où la profondeur était très réduite et ce n’est pas propre à Tizi-Ouzou, les autres wilayas ont l’habitude, nous c’est la première fois que ça nous arrive».

Le directeur de la pêche a par ailleurs réfuté les premières thèses déclarées par le directeur de l’hydraulique, en l’occurrence l’existence d’une quantité importante de chlore. Il a, en outre, réfuté l’implication des pécheurs dans ce phénomène de mort de poisson qui fut pour rappel la thèse avancée par le premier responsable de l’hydraulique dans la wilaya. Concernant les prix du poisson, notamment la sardine, qui sont parfois exorbitants, le directeur de la pêche explique que la production de la wilaya «est très faible» et la production aquacole n’est pas encore visible sur le marché. «La wilaya produit 1 000 tonnes/ an en moyenne et on a 22 projets d’aquaculture confrontés à certaines exigences administratives qui les ralentissent», souligne-t-il. «Le prix du poisson est cyclique, il répond à la règle de l’offre et de la demande». «80% de la production c’est de la sardine.

On a deux pics de plantes dans l’année : Un en hiver et un autre en fin d’été. Normalement, il y a deux récoltes mais en hiver il y a une baisse de production et les prix augmentent», explique-t-il, en plus de «l’augmentation des moyens de production, tels 150 000 DA de prix de gasoil pour une sortie d’un chalutier», précise-t-il. «Si ce n’était le poisson qu’on nous ramène d’autres ports, on ne mangerait pas de poisson à Tizi-Ouzou» affirme notre interlocuteur.

H. K.

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