Quelle issue à la crise de l’ENAD ?

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En grève depuis près d’un mois, les travailleurs de la principale usine de l’Entreprise nationale des détergents (ENAD), sise à Sour El Ghozlane, au sud de la wilaya de Bouira, ne décolèrent plus. Hier, ils sont encore une fois montés au créneau, en procédant à la fermeture de leur complexe, empêchant les fonctionnaires de la direction d’accéder à leur lieu de travail.

Les grévistes, au nombre de 250, ont, par ailleurs, adopté une plate-forme de revendications composée de huit points, où ils réclament essentiellement l’amélioration de leurs conditions de travail qu’ils jugent «déplorables» ainsi que l’inscription d’un plan d’urgence pour relancer l’activité et la production, au sein du complexe.

D’après ces mêmes ouvriers, l’usine a connu un arrêt de la production bien avant le début de ce mouvement de protestation. Une situation due, selon eux, à son non-approvisionnement en matières premières nécessaires à la continuité de la production mais aussi à une rupture dans les stocks des emballages : «La situation au sein du complexe est catastrophique ! L’usine est en rupture de stocks des matières premières et des produits d’emballage, ce qui a provoqué l’arrêt de la principale chaîne de production.

Les travailleurs étaient dans une situation de chômage technique, en raison de l’arrêt des activités et sont restés sans salaires depuis trois mois», explique un représentant des travailleurs rencontré, hier, sur place.

Rupture de matières premières, de produits d’emballage et grève des travailleurs !

D’après notre interlocuteur, en plus des salaires impayés, les factures de consommation de gaz et d’électricité n’ont également pas été réglées par la direction de l’usine. Les grévistes ont de ce fait insisté pour l’intervention rapide des responsables de la Société d’hygiène ménagère et corporelle (SHYMECA) et du ministère de l’Industrie afin de «sauver» l’usine de Sour El Ghozlane. «Nous proposons une modernisation de la chaîne de production avec, notamment, la création d’une nouvelle chaîne de conditionnement et de stockage et d’une autre pour la production des emballages, chose qui va permettre une certaine autonomie de production à l’usine.

Nous réclamons aussi l’installation d’un conseiller juridique pour l’entreprise, qui sera chargé de la mission de récupération des créances de l’usine, notamment auprès des services publics. La récupération de la totalité de nos créances permettra une relance de l’activité et même l’inscription d’une opération de modernisation ainsi que le règlement des créances de la SDC», ont-ils ajouté. Ils ont, outre cela, affirmé qu’ils sont prêts à poursuivre leur mouvement de grève, jusqu’à l’aboutissement de l’ensemble de leurs revendications. Ces travailleurs, qui ont de même réclamé des augmentations salariales, ont assuré qu’ils prévoient de tenir un sit-in, au cours de cette semaine, au niveau de la direction générale de la SHYMECA à Alger.

Oussama Khitouche

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