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BOUIRA - Marche acte XVIII : «Rana gaâ Imazighen» !

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«Nous n’avons pas besoin que quelqu’un nous donne des leçons de nationalisme», déclarait, hier, un manifestant d’Ath Leqsar, rencontré quelques minutes avant le coup d’envoi de la marche du vendredi.

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Arborant fièrement le drapeau amazigh ainsi que l’emblème national, ils étaient nombreux, hier, à réaffirmer leur attachement à l’Algérie sans aucune distinction. «Chaouis, Mozabites, Kabyles, Terguis, nous sommes tous des Algériens et nos parents ont combattu l’armée coloniale pour que naisse l’Algérie libre et indépendante, ce n’est pas aujourd’hui que nous allons renier nos origines à cause de personnes voulant noyer le hirak dans des divisions pour des raisons opaques et obscures. Dégagez tous ! FLN, RND, Bensalah, Bedoui et consorts», scandait un autre manifestant à l’avant du cortège qui s’apprêtait à défiler en direction de l’esplanade de la maison de la Culture Ali Zaâmoum.

Juste après la sortie des fidèles de la mosquée, la procession humaine s’est ébranlée sous une chaleur moite et un soleil de plomb. Des conditions météorologiques particulièrement éprouvantes mais qui n’ont pas démotivé les milliers de marcheurs. Pour le 18e vendredi de protestation, les drapeaux algérien et amazigh étaient côte-à-côte parfois cousus entre les étoffes.

D’ailleurs, les drapeaux amazighs, qui se vendaient sur le trottoir, ont très rapidement trouvé preneurs même au prix exorbitant de 600 dinars. Comme pour mieux revendiquer leur patriotisme, les marcheurs de Bouira ont déployé un drapeau amazigh géant de plusieurs dizaines de mètres, en arpentant les artères de la ville. Même les véhicules, qui empruntaient les rues adjacentes à l’itinéraire de la marche, menant de la vieille ville jusqu’au rond point de Harket, étaient drapés dans des étoffes aux couleurs bleu, vert et jaune : «Khawa khawa makanch djihawiya, Imazighen !» ou encore «Mazalagh d’Imazighen» étaient les principaux slogans, criés haut et fort par les manifestants. Ces derniers brandissaient des portraits du Rebelle, dont les chants ont été repris en chœur par la foule, notamment «Aghourou», ils avaient également des portraits de valeureux chouhada.

Comme à l’accoutumée, la foule nombreuse, composée de femmes, d’hommes, de jeunes, de moins jeunes et d’enfants, a réitéré le caractère pacifique du mouvement revendiquant une transition sans aucune trace des symboles du système. Arrivé au rond-point «Emir-Abdelkader», des jeunes marcheurs ont escaladé la statue pour y hisser le drapeau amazigh, alors que le boulevard principal vibrait sous les slogans des manifestants et des applaudissements. «Y en a marre de ce pouvoir !», «Pouvoir assassin !» «Ulac smah ulac !», «Libérez l’Algérie !» étaient les principaux slogans scandés, en ce 18e vendredi du mouvement populaire.

A noter que la police a assuré la sécurisation de la marche, à l’instar des autres vendredis, et qu’aucune interpellation n’a été effectuée auprès des porteurs de drapeaux amazighs. La marche de la «communion des emblèmes» s’est achevée dans le calme. Les manifestants, qui défilaient avec les couleurs bleu, vert et jaune, n’ont pas du tout été inquiétés par les policiers en faction aux quatre coins de la ville de Bouira.

Hafidh Bessaoud

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