«Un couronnement de 20 ans de luttes»

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Raffour a abrité, avant-hier, une conférence animée par le président de l’Union des travailleurs socialistes (UTS), non agréé de M. Salhi Chawki, au niveau de l’esplanade de Akham l’aarch. Le conférencier, dissertant sur le thème « Quel avenir pour notre mouvement ? », reviendra d’abord sur les événements du 20 avril 80. «C’est grâce au Printemps berbère d’Avril 1980 dont les revendications s’articulaient autour de la reconnaissance et l’enseignement de tamazight et la liberté d’expression que la chape de plomb a sauté», martela-t-il.

Il dira que «ce que le pouvoir qualifiait à l’époque de mouvement berbère était en réalité un mouvement de démocratie et de vrai socialisme. L’orateur soutient que de par son ampleur qui a vigoureusement secoué les fondements du pouvoir en place, l’actuel mouvement populaire a attiré même ceux affiliés à ce pouvoir et qui ont retourné leur veste : «Un mouvement que ce même pouvoir qualifie de manipulation comme le disaient aussi les Français aux lendemains du déclenchement de notre glorieuse lutte armée».

Le conférencier estime que ce mouvement spontané est provoqué par le ras-le-bol, les inégalités sociales et le déni de droit. Il détaillera que l’élément déclencheur «a commencé à Khenchela après que la prise de parole de Nekkaz a été empêchée par le maire. Le mouvement a été repris par les citoyens de Kherratta notamment dans les tribunes des stades par des supporters de la balle ronde pour dire non au 5ème mandat. Le 22 février le soulèvement populaire a fait boule de neige par effet d’entraînement à travers le territoire national».

L’orateur a évoqué la tentative du pourvoir de jouer la carte des islamistes qui ont une insignifiante représentation dans ce mouvement contrairement à 1992 quand ils étaient des milliers. Le FIS a perdu la confiance de ses militants, martelait-il. Il citera plusieurs personnalités islamistes devenues aujourd’hui adversaires de l’intégriste islamique. «L’histoire du terrorisme a aguerri le peuple, c’est ce qui nous a épargné du printemps arabe».

Il donnera comme exemple les meetings des partis islamistes qui ne drainent plus les foules ajoutant en disant que l’arabo-musulman n’a pas de civilisation. «Ce mouvement est le couronnement de 20 ans de lutte, un mouvement qui a commencé par le rejet du 5ème mandat et l’exigence du départ du système et de la mafia qui gravite autour de lui. Le pouvoir en place a avancé les trois B pour sauver GAID Salah. Le mot HIRAK lui aussi est inventé par les penseurs de ce régime pour sauver le FLN qui a confisqué la révolution libératrice», expliqua-t-il.

Oulaid Soualah

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